De ce montant, 30 milliards de DA concernent seulement le secteur de l'automobile. Les compagnies d'assurances ont payé 28 milliards de DA pour des sinistres, toutes branches confondues, dont 15 milliards de DA uniquement au profit de l'automobile, durant l'année 2006. Cette somme, liée aux véhicules, correspond à un volume de dossiers de 502 000 sinistres. Plus de 360 000 dossiers d'une valeur de 55 milliards de DA, en revanche, n'ont pas encore été payés à la fin de l'année dernière. De ce montant, 30 milliards de DA concernent seulement le secteur de l'automobile. À cela, il y a lieu d'ajouter le nombre important de sinistres que prend en charge l'Etat. Il s'agit des interventions des caisses de la Sécurité sociale, tous les soins dispensés dans les hôpitaux… qui représentent globalement environ 100 milliards de DA annuellement. Or, avec une telle somme beaucoup de projets peuvent être réalisés pour le développement du pays. Le secteur des assurances réalise un chiffre d'affaires qui avoisine les 47 milliards de DA, dont 30 milliards de DA viennent de l'automobile. Sur les 30 milliards de DA, un tiers englobe l'assurance obligatoire et les deux tiers représentent l'assurance facultative. Les morts enregistrés dans les accidents de la route et qui sont déclarés aux compagnies d'assurances sont payés exclusivement sur les ressources qui proviennent de la responsabilité civile obligatoire. Devant cette situation, le président-directeur général de la Société algérienne d'assurances (SAA) et président de l'Union des compagnies d'assurance et de réassurance, M. Amara Latrousse, demande aux pouvoirs publics de rééquilibrer techniquement l'assurance automobile. L'Algérie est, selon lui, le seul pays qui rembourse tous les accidents quelles que soient les responsabilités. Ces accidents trouvent leur origine dans le non-respect du code de la route, notamment l'excès de vitesse, la perte du contrôle du véhicule. “Nous ne pourrons plus malheureusement continuer à supporter le nombre de plus en plus important d'accidents et toutes les négligences que l'on constate à l'examen des circonstances qui nous sont rapportées”, soulignera M. Latrousse. Il est de ce fait urgent que toutes les parties soient impliquées pour éviter cette hécatombe qui touche annuellement des milliers de personnes. En moyenne, plus de 4 200 citoyens périssent chaque année dans des accidents de la route. “C'est l'équivalent de deux tremblements de terre que nous enregistrions tous les ans”, indiquera le P-DG de la SAA sur les ondes de la radio Chaîne III. “Les deux séismes de Chlef de 1980 et de Boumerdès de 2001 n'ont pas fait autant de victimes que les accidents de la route”, ajoutera-t-il. En France, pour ne citer que cet exemple, un pays qui dispose d'un parc automobile quinze fois plus grand que celui de l'Algérie, le nombre de morts est légèrement supérieur à celui enregistré dans notre pays. D'où la décision des autorités compétentes de revoir les dispositions du code de la route en les rendant encore plus coercitives afin d'inciter les conducteurs à plus de prudence. Badreddine K.