La présence de notre gaz sur le marché du GNL et son rôle dans l'approvisionnement énergétique seront encore “plus importants” en 2010, grâce à un certain nombre de projets en cours de réalisation. Le ministre de l'Energie et des Mines a souligné, de Barcelone, “le rôle important” que joue l'Algérie dans l'industrie du gaz naturel liquéfié (GNL). Dans la nouvelle configuration mondiale du GNL, l'Algérie est appelée à jouer un rôle central pour deux raisons. La première est liée à sa position géographique qui fait d'elle un carrefour privilégié pour le développement de l'industrie du GNL. L'Algérie se trouve, en effet, sur une ligne optimale entre le bassin atlantique et le bassin pacifique. De par sa position, l'Algérie est en mesure de saisir les opportunités de marché qui s'offrent à elle tant à l'est qu'à l'ouest de la planète. Sonatrach intervient déjà sur le marché britannique. À travers sa participation dans l'amont gazier de Camisea au Pérou, l'Algérie peut exercer son option d'exporter du GNL vers la côte ouest américaine. La Sonatrach avait, par ailleurs, signé avec Statoil un accord de vente de GNL portant sur un volume ex-ship de 1 milliard de m3/an. La deuxième raison est que l'Algérie est en pleine phase d'intégration énergétique régionale grâce aux nouvelles routes gazières comme Medgaz et Galsi, mais aussi grâce à la convergence gaz-électricité en Europe qui lui offre de nouvelles possibilités de renforcement sur le bassin euro-méditerranéen. Afin de mieux répondre encore à l'évolution de la demande mondiale de gaz naturel, la compagnie nationale Sonatrach s'est fixé comme objectif d'exporter plus de 85 milliards de m3 de gaz à l'horizon 2010. Le développement des champs du sud de l'Algérie devrait fournir les quantités de gaz additionnelles requises par cet objectif stratégique. Les nouveaux trains de liquéfaction d'Arzew et Skikda, les nouveaux gazoducs (Medgaz et Galsi), et l'extension des pipes transcontinentaux (Duran Farrel et Enrico Matteï), ainsi que le transsaharien entre le Nigeria et l'Algérie fourniront l'infrastructure nécessaire à la production et à l'acheminement du gaz vers les marchés. Chakib Khelil, cité par l'APS, affirme que le 16e Congrès international du gaz naturel liquéfié (GNL-16), qui sera organisé à Alger en 2010, reflétera le “rôle important” que joue l'Algérie dans l'industrie du GNL. “L'objectif de l'Algérie, qui est parmi les tout premiers exportateurs de GNL au monde, est de faire connaître à tous les professionnels du secteur, lors du prochain congrès qui se déroulera à Alger, le rôle important qu'elle joue dans l'industrie du GNL”, a-t-il indiqué, en citant justement l'apport des deux unités de liquéfaction de Skikda et d'Arzew ainsi que les grands projets de gazoducs, Medgaz, Galsi ou le transsaharien, entre le Nigeria et l'Algérie. Sur les perspectives de consolidation de l'industrie du GNL en Algérie, M. Feghouli, vice-président de Sonatrach chargé de l'activité Aval, cité par l'AP, a souligné que “l'objectif de Sonatrach, qui produit actuellement 20,6 millions de tonnes de GNL, est d'atteindre dans les prochaines années un volume de production de 32 millions de tonnes, et ce, pour préserver sa place de leadership sur le marché mondial”. Par ailleurs, à une question sur un éventuel relèvement du plafond de production de l'Opep, M. Khelil a rappelé que lors de la rencontre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à Vienne, il avait été convenu qu'il n'y aurait pas de réunion en juin prochain, tenant compte, a-t-il relevé, de la stabilité du marché. “Nous nous attendions à ce que les prix baissent, mais ils ont continué à être stables en raison de facteurs géopolitiques. Il y a les élections au Nigeria et cela a eu des répercussions négatives sur la production, se traduisant par une augmentation des prix. Il y a aussi le dossier nucléaire iranien. Tout cela s'est répercuté sur les prix qui ont enregistré une hausse de 10 à 15 dollars”, a-t-il expliqué. “De plus, la reprise de la production des raffineries, après une interruption pour entretien, au deuxième trimestre, a permis la reconstitution des réserves de carburant”, a-t-il ajouté. Du coup, le ministre croit qu'“il n'y aura pas de la part de l'Opep une décision d'augmenter la production”. Les prix qui, selon lui, se maintiendront à leur niveau actuel, jusqu'à la fin de l'année, “sont satisfaisants”. Meziane Rabhi