Quel avenir pour l'industrie gazière mondiale. C'est l'un des thèmes phares qui seront traités lors d'une conférence mondiale à Londres sur l'avenir du pétrole et du gaz et à laquelle prendront part, de grandes compagnies pétrolières multinationales et nationales. Le ministre de l'Energie et des Mines M. Chakib Khelil, invité à cette rencontre, doit présenter, aujourd'hui, une communication en sa qualité de président en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) sur la sécurité des approvisionnements en pétrole et la responsabilité de toutes les parties dans la garantie des approvisionnements pour répondre à la demande mondiale. Les organisateurs oeuvrent à fructifier le grand succès réalisé par une rencontre similaire tenue l'année dernière pour débattre de questions et défis auxquels font face les compagnies pétrolières nationales et leurs partenaires, en présence des grands noms de l'industrie pétrolière et gazière. Quarante experts évoqueront les grandes questions liées à la production, notamment les stratégies de coopération entre les compagnies de production pétrolière, les sociétés prestataires de services, le juste équilibre entre les intérêts commerciaux et nationaux, la manière de réaliser une coopération optimale, de s'assurer de l'existence d'opportunités de réalisation de projets communs, de lutter contre l'inflation du coût du gaz et du gaz naturel liquéfié dans les projets. La conférence passera en revue les opérations d'intégration, d'augmentation du capital et de garantie de nouveaux financements ainsi que les préoccupations géopolitiques et la gestion des risques. La conférence à laquelle participeront des ministres et les hauts gestionnaires des compagnies nationales et multinationales doit répondre à toutes ces préoccupations durant quatre jours, sachant que les travaux commenceront effectivement aujourd'hui avec l'intervention de M. Chakib Khelil. Un atelier sera organisé, avant la conférence, dans le but de prospecter la manière dont les gouvernements et les compagnies pétrolières nationales pourront faire de l'industrie du pétrole et du gaz, un moteur économique pour créer des opportunités d'emploi et accélérer le rythme de la croissance par le développement des capacités locales à respecter les normes supérieures requises dans le secteur des hydrocarbures. Les sujets qui seront traités dans l'atelier auront trait au rôle des sociétés nationales, aux compagnies pétrolières, aux entrepreneurs et aux prestataires de services dans le développement des capacités locales, l'emploi des populations locales, l'association des sociétés locales et le transfert des connaissances et de la technologie. L'atelier traitera notamment des enseignements tirés des expériences du Royaume-Uni, la Norvège, le Brésil et la Malaisie ainsi que celles des pays qui appliquent des stratégies nationales pour développer le secteur de l'énergie comme le Nigeria, l'Angola, et la Russie. Cette rencontre qui doit regrouper les compagnies pétrolières nationales et multinationales consacrera une journée entière à l'industrie du gaz, à l'avenir du gaz liquéfié et à la satisfaction de la demande mondiale. Une rencontre d'autant plus importante, qu'il s'avère qu'il existe aujourd'hui, dans le monde, un véritable engouement pour le GNL. En effet, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), la production de GNL dans le monde devrait doubler d'ici à 2015 pour atteindre 400 milliards de mètres cubes. De son côté, le géant pétrolier américain ExxonMobil a annoncé s'attendre à une hausse de 400% de la demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) d'ici 2030. Aussi, le GNL est amené à jouer un rôle central dans l'approvisionnement énergétique des pays consommateurs. C'est déjà le cas depuis longtemps en Corée et au Japon, et ça l'est de plus en plus pour l'Europe et les USA. Avec ces perspectives plus que prometteuses pour le GNL, l'Algérie ne pouvait que s'inscrire dans cette dynamique, d'autant que son statut de pionnière en fait l'un des rares pays à disposer d'équipements de liquéfaction. Elle possède 4 complexes pour une capacité totale de 51 millions de mètres cubes de GNL pour une production annuelle de 30,5 milliards de mètres cubes. La présence de l'Algérie sur le marché du GNL et son rôle dans l'approvisionnement énergétique sera encore plus important en 2010, grâce aux deux unités que la société nationale des hydrocarbures Sonatrach est en train de réaliser à Skikda et Arzew. Par ailleurs, l'Algérie envisage d'acquérir de nouveaux méthaniers. Un appel d'offres de partenariat 50/50 sera prochainement lancé en vue de l'acquisition de deux gros navires transporteurs de gaz naturel liquéfié (GNL) au profit de Sonatrach. Ces acquisitions s'inscrivent dans le cadre de la stratégie visant l'exportation d'au moins 50% du GNL algérien à bord de navires propriété de Sonatrach. Les futurs méthaniers qui viendront s'ajouter à la flotte déjà existante, permettront à la compagnie pétrolière nationale de s'organiser au mieux pour répondre à l'importante demande de GNL exprimée par les pays émergents tels la Chine et l'Inde, outre celle des marchés traditionnels du Japon, d'Europe et d'Amérique.