Le coordonnateur de la CPNSL a expliqué que l'outil juridique que détient sa commission ne suffit pas pour empêcher d'éventuels cas de fraude. Alors que la campagne électorale est entrée dans son quatrième jour, le coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance des législatives (CPNSL), Saïd Bouchaïr, a été invité samedi au forum hebdomadaire de l'ENTV. L'occasion pour lui d'insister d'emblée sur le rôle aussi bien de l'administration que des partis politiques dans l'aide et l'assistance de sa commission en vue de réussir un scrutin propre. Saïd Bouchaïr a expliqué que l'outil juridique que détient sa commission ne suffit pas pour empêcher d'éventuels cas de fraude sans une réelle implication de l'administration et des partis politiques qui doivent, selon lui, jouer pleinement leur rôle. Il a expliqué, dans ce sens, que l'administration est tenue de préserver une neutralité totale, soulignant que les encadreurs de l'opération électorale doivent se mettre à l'esprit qu'ils sont uniquement au service de l'Etat qu'ils représentent et, par conséquent, ils doivent remplir pleinement leur mission. Parallèlement à cela, le président de la commission de contrôle a mis en relief le rôle des partis politiques dans le contrôle de l'opération électorale du début jusqu'à la fin, d'autant plus, a-t-il fait remarquer, que leurs représentants ont le droit d'exiger une copie du procès-verbal du dépouillement de leur circonscription électorale. Cependant, M. Bouchaïr, qui a reconnu la difficulté pour les partis politiques de désigner des représentants dans les 42 576 bureaux de vote fixes et 303 itinérants que compte le pays, a suggéré une concertation entre ces partis pour pouvoir assurer le contrôle de l'opération et éviter, dans ce cas, le recours au tirage au sort comme le stipule la loi électorale. “Lorsque l'administration et les partis auront joué leur rôle, on pourra parler à ce moment d'élections propres et honnêtes”, dit-il, en précisant que la loi prévoit jusqu'à dix ans de prison ferme contre tout individu qui se rend coupable de fraude. Par ailleurs, et à propos de la campagne électorale, M. Bouchaïr a réitéré son appel en direction des acteurs de cette campagne à éviter de porter atteinte aux personnes et aux institutions de l'Etat, appelant les candidats à faire la distinction entre l'enthousiasme dans la présentation de leur programme et l'opposition dont ils font face de la part de leurs concurrents. Il a invité, à cet égard, les acteurs de la campagne à faire preuve de sagesse dans l'affichage des portraits, tout en respectant les espaces réservés à cet effet. Il a également insisté sur la non-utilisation des portraits du président de la République à des fins électoralistes, soulignant que le président est un symbole de toute une nation et non d'un parti politique. S'agissant du financement de la campagne électorale, l'invité de l'ENTV a nié être au courant du budget alloué à cette opération, soulignant que cela relève de la commission administrative présidée par le chef du gouvernement. Toutefois, il a tenu à préciser que la somme attribuée à chaque candidat ne dépasse pas les 150 000 dinars et que celui-ci sera remboursé à un taux de 25 % au cas où il obtiendrait 20 % des voix. Concernant les membres du gouvernement qui sont candidats aux législatives, il a fait savoir qu'ils seront exclus de toute couverture en dehors de la campagne et qu'il leur sera interdit d'utiliser les moyens de l'Etat à des fins électorales. Enfin, Saïd Bouchaïr, craignant visiblement une forte abstention, a émis le souhait de voir le prochain scrutin connaître une forte participation, d'autant plus, a-t-il souligné, que c'est la chambre basse du Parlement qui propose les projets de lois et adopte les textes qui constituent l'outil juridique permettant au gouvernement de mettre en application ses programmes. R. N./APS