La somme attribuée à chaque candidat ne dépasse pas les 150.000 dinars et celui qui obtient 20% des voix sera remboursé à un taux de 25%. Le président Bouteflika est le président de tous les Algériens, et il est strictement interdit à tous les candidats en lice, pour le prochain scrutin des législatives, d'utiliser son image à des fins électoralistes tout au long de la campagne qui en est à son cinquième jour. Il ne s'agit pas là d'une simple invitation à l'intention des candidats à la députation en vue de faire valoir l'éthique politique à travers leur campagne de persuasion pour le rendez-vous du 17 mai prochain. Il est question d'une instruction en bonne et due forme prononcée sur le plateau de l'Entv par M.Saïd Bouchaïr, coordinateur de la Commission politique nationale de surveillance des législatives (Cpnsl). «Le président de la République est un symbole de toute une nation et non d'un parti politique» a noté M.Saïd Bouchaïr lors de son passage, samedi dernier, au forum de la Télévision algérienne. De ce fait, tous les postulants à la députation, en particulier les candidats issus du cercle de l'Alliance présidentielle, soit les partis du RND, FLN et du MSP sont sommés, désormais, de ne plus brandir le portrait du chef de l'Etat pendant les jours restants de la campagne électorale. En effet, certains de ces partis qui excellent en matière de populisme et de démagogie, font recours abusivement à l'affichage en arrière-plan du portrait du président de la République et ce pour le seul objectif de combler leur déficit en matière de programme électoral. Et dans le même ordre d'idées, en sus de l'image, les représentants de ces mêmes partis -exception faite peut-être du RND qui a innové en dévoilant au grand jour ses 140 propositions- font part, à chacune de leurs manifestations électorales, du fait que leur programme est étroitement lié à celui du président de la République, plébiscité par le peuple en avril 2004. L'on sait, en outre, que les trois partis de l'Alliance présidentielle se disputent depuis longtemps déjà «l'affection» du chef de l'Etat. Mais de là à recourir à l'utilisation de son image pour influer sur la décision des urnes au soir du 17 mai, cela est désormais interdit de l'avis de M.Saïd Bouchaïr, et toute infraction à cette instruction fera l'objet, assurément, de mesures coercitives de la part de la commission (Cpnsl). Autre interdiction notifiée par M.Bouchaïr, il s'agit de l'utilisation des moyens de l'Etat, notamment par de nombreux ministres candidats à la députation. Ces derniers sont aussi exclus de toutes couvertures en dehors de la campagne électorale, a encore précisé l'hôte de l'Entv. S'agissant du financement de la campagne électorale, l'invité de la télévision a nié être au courant du budget alloué à cette opération, soulignant que cela relève de la commission administrative présidée par le chef du gouvernement. Il a tenu à préciser, néanmoins, que la somme attribuée à chaque candidat ne dépasse pas les 150.000DA et que celui qui obtient 20% des voix, sera remboursé à un taux de 25%. M.Saïd Bouchaïr a, par ailleurs, insisté sur le rôle des partis politiques dans le contrôle de l'opération électorale du début jusqu'à la fin, d'autant plus, explique-t-il, que leurs représentants ont le droit d'exiger une copie du procès-verbal de dépouillement de leur circonscription électorale. Ceci, d'autant plus que, de son propre aveu, l'outil juridique que détient la commission qu'il préside «ne suffit pas pour empêcher d'éventuels cas de fraude», a-t-il déploré. M.Bouchaïr a enfin émis le souhait de voir le prochain scrutin connaître une forte participation du fait que, selon lui, «c'est la chambre basse du Parlement qui propose les projets de lois et adopte les textes qui constituent l'outil juridique permettant au gouvernement de mettre en application ses programmes».