Ahmed Ouyahia a tenu, hier après-midi et depuis Aïn Beïda, dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, à répondre, par des signes comme il l'a lui-même précisé, à Belkhadem, mais sans le citer. “Si on nous parle, aujourd'hui, de la glorieuse Révolution, nous, enfants de l'Indépendance, on nous a toujours appris qu'il n'y a en Algérie qu'un seul héros, le peuple”, fera-t-il remarquer avant d'avertir que “personne ne peut la mettre dans sa poche ni en faire sa propre gloire”. Bien placé pour évaluer la décennie noire, Ouyahia, qui fut appelé à gérer des situations de crise multidimensionnelle dans les années 1990, se veut, plus d'une décennie après, optimiste. “Aujourd'hui, nous vivons dans la paix, la quiétude, la réconciliation nationale et le train du développement a bien redémarré”, fera-t-il constater. Excédé par les attaques des leaders des autres partis, y compris ceux de la coalition, le patron du RND ne s'est pas privé d'amabilités au pays des Harraktas. “À l'intention de ceux qui avaient dit qu'à un certain moment l'effort de développement était faible, je rappelle que c'est nous qui avons mené le train vers les terres arides. Si en 1993, l'Algérie n'avait pas de quoi payer un bateau de blé et les entreprises publiques de quoi payer les salaires, il faut chercher la cause dans la gestion antérieure des affaires de l'Etat”, se défend-il. Faisant la part des choses, M. Ouyahia rappellera que “si aujourd'hui, il y a des réalisations, le mérite revient au président de la République qui a remis sur les rails le pays par son programme”. Coupant l'herbe sous le pied des ministres du FLN, il conclut en insistant que “s'il y a un programme qui se réalise, aujourd'hui, c'est avec l'argent de l'Algérie”. Quand on sait que la veille, M. Belkhadem a déclaré depuis Constantine que “l'Algérie arrivait à peine à réaliser 10 établissements scolaires par an, il y a de cela dix années, lorsque le FLN subissait l'exclusion… Alors qu'à l'occasion de la dernière rentrée scolaire, pas moins de 76 lycées ont été réceptionnés”, on saisit vers qui les fléchettes de Ouyahia sont décochées. Toutefois, bien qu'excédé par la récupération de Novembre et des programmes de la relance par les chefs de la première force politique du pays, soit le FLN, le responsable du RND n'a eu recours à Aïn Beïda qu'à des mots mesurés, cherchant à ne pas s'éloigner de l'éthique. Avant cela, le matin, le secrétaire général du RND a tenu à rappeler à Khenchela que le premier programme de référence de sa formation reste celui du président de la République. “Nos 140 propositions ne seront jamais un contre-programme à celui du président Bouteflika”, a précisé, hier, depuis Khenchela. Faisant salle comble au centre culturel Ali-Souaia, il a développé quelques-uns des 140 points que contient son programme électoral. Il s'est longuement attardé sur l'agriculture, une spécificité de la wilaya de Khenchela. Selon l'ex-Chef du gouvernement, l'activité agricole à encourager est celle à même de permettre à la balance des paiements extérieurs du pays, hors hydrocarbures, de dégager des excédents et aux fellahs de s'enrichir. À Khenchela, qui enregistre un taux de chômage supérieur à la moyenne nationale, Ahmed Ouyahia a plaidé pour la création davantage de locaux commerciaux au bénéfice des chômeurs après la mise en exploitation des 150 000 locaux déjà programmés. B. Nacer/Walid B.