Abdelaziz Bouteflika veut une presse “professionnelle, libre, indépendante et consciente de ses responsabilités”. Dans un message adressé jeudi dernier à la corporation, à l'occasion de la Journée mondiale de la presse, célébrée, le 3 mai de chaque année, il a précisé la nature des engagements de l'Etat en direction des journalistes, en matière de formation. Dans ce cadre, il a appuyé la création d'un centre de formation continue et de perfectionnement dans les métiers de journaliste et de la communication. Cet institut aura pour vocation, selon lui, d'apporter “à la corporation les savoirs et les savoir-faire requis par les profondes mutations qui affectent le secteur de l'information et de la communication”. Sur un plan purement éthique, il a fait vœu de son intention de “renforcer la mission de service public des médias publics” car, a-t-il dit, “nous sommes convaincus de la nécessité d'un service public crédible et professionnel, prenant place dans un champ médiatique désormais ouvert”. Toutefois, pour le moment, cette ouverture passe outre la création de médias audiovisuels privés. Tout récemment, Hachemi Djiar, ministre de la Communication a renvoyé une telle perspective aux calendes grecques. La dépénalisation des délits de presse n'a pas été évoquée dans le message du chef de l'Etat. Après avoir annoncé une amnistie l'été dernier, le président de la République n'a pas accédé à la revendication des journalistes relative à la levée de la menace des poursuites judiciaires. Il a, cependant, promis “la protection indispensable à un exercice serein et confiant” de leur métier. Rendant hommage aux professionnels du secteur “qui ont payé un lourd tribu à la liberté d'informer, durant les moments difficiles”, le président Bouteflika estime qu'“au-delà de sa mission traditionnelle d'information, la presse doit devenir, par son professionnalisme, l'un des moteurs de notre redressement national entamé depuis le début de ce siècle”. Eduquer, défendre les valeurs fondamentales, l'intérêt national et participer à la construction démocratique sont les principales missions que le Président assigne aux journalistes. Les décrivant comme des plumes libres, il tire une fierté à considérer qu'il existe chez nous “une presse plurielle” qui, à ses yeux, gagnerait à se doter d'un “sens aigu des responsabilités”. S. L.