Sécurité et quiétude règnent, certes, mais les conditions les plus élémentaires pour une vie décente font défaut. Dans la commune d'Abou El Hacène au nord-est du chef-lieu de wilaya de Chlef, six localités, aux alentours de la ville, sont désertes depuis les années où le terrorisme sévissait abominablement dans la région. Il s'agit, selon le président de l'APC, des localités El Amri, M. Hadjer, Bouyazit, Mechachta, Benaneta et Douaouda. “Cela fait plus de quatorze ans que ces villages sont abandonnés. Au départ, les habitants de ces douars fuyaient le terrorisme et les tueries sanglantes perpétrées et la peur était omniprésente. C'était l'insécurité générale dans la région, comme dans plusieurs endroits du pays. Devant cette triste situation, les habitants n'avaient qu'un choix : loger dans des habitations précaires dans la périphérie de la ville, une périphérie qu'ils occupent jusqu'à aujourd'hui”, fera savoir le P/APC. Pour certains de ces habitants, que nous avons rencontrés, il est absolument impossible de retourner dans leurs villages respectifs. “Nos enfants sont nés ici, ils sont scolarisés ici et ils ont grandi également ici. Ajoutez à tout cela, nous disposons de tout ce qu'il faut ici car nous sommes presque au centre de la ville, contrairement au passé. Nous y sommes, nous y restons. Pas question de retourner là-bas”, lancent-ils. Pourtant, ces mêmes interlocuteurs affirment que “là-bas”, c'est-à-dire dans les douars, la paix et la sécurité règnent depuis longtemps. Trois écoles primaires et une salle de soins dans ces contrées sont toujours fermées. “Pour qui vous voulez-vous qu'on les rouvre étant donné que les villageois ne veulent en aucun cas quitter la ville pour regagner de nouveau leurs habitations d'origine. Ils ne les ont, en fait, pas abandonnés définitivement puisqu'ils y vont quotidiennement dans la journée pour entretenir et travailler leurs champs avant la tombée de la nuit. Ils sont donc à la fois ici et là-bas ! “, dira enfin le P/APC d'Abou El Hacène. AHMED CHENAOUI