La rencontre de lundi dernier entre le Chef du gouvernement et secrétaire général du FLN, à une heure de la tenue de son meeting à Relizane, avec les représentants de l'AIS, a été diversement commentée dans les milieux de la politique locale. Le lieu, hautement symbolique, Oued R'hiou étant considéré comme le fief de l'ex-bras armé du FIS, et la qualité des présents laissent planer comme un parfum de doute sur les intentions réelles d'une rencontre que beaucoup qualifient d'inopportune. L'interrogation subsiste réellement sur la casquette sous laquelle s'est présenté Belkhadem lors de ce “conclave”, et nombre de questions subsistent sur les raisons qui l'ont poussé à accepter un tel rendez-vous, laissant la porte ouverte à toutes les supputations. Si du côté de cheikh Nourredine Bouabdallah, le motif de la rencontre de Oued R'hiou est à chercher dans l'application de la réconciliation nationale et ses carences sur le terrain, il n'en demeure pas moins qu'un doute légitime taraude les esprits. Joint au téléphone, il insistera sur la nature de ces retrouvailles en affirmant qu'il n'existe aucune arrière-pensée électorale dans ce geste. Il infirmera la présence de Benaïcha, l'ex-“émir” régional de l'AIS, donné présent sur les lieux. À la rencontre, ont participé les “trêvistes” de l'Armée islamique du salut, quelques candidats “flnistes” à la députation, le représentant de l'Organisation nationale pour la continuité entre les générations, des familles de disparus, entre autres présents. Les interventions ont été essentiellement axées sur les problèmes socioprofessionnels, d'insertion et d'indemnisation des anciens de l'AIS. Certains n'ont pas hésité à rappeler à Belkhadem ses promesses d'une “vie meilleure” lors de sa venue dans la région dans le cadre de la campagne électorale sur la Charte portant réconciliation nationale. Des législatives, officiellement, il n'en fut pas question lors de la rencontre de Oued R'hiou malgré des non-dits et des allusions sur un échange de bons procédés. Des voix, pourtant, n'accordent pas de crédit à cette version officielle des évènements et dénoncent une chasse aux électeurs parmi le vivier du parti dissous pour, dit-on, porter secours à la maison locale en proie à des doutes. Le meeting en lui-même, s'il n'a pas apporté grand-chose dans le discours du premier responsable du FLN, renseigne mieux sur la composante de ses travées puisqu'on a noté la présence des éléments de l'AIS. Belkhadem, Premier ministre ou Belkhadem, chef du FLN, lequel des deux a rencontré l'AIS, lundi dernier ? SAID OUSSAD