Grief n Le chef du FLN a accusé l'Entv d'avoir diffusé des plans de coupe qui ont déformé la teneur réelle des meetings animés par les candidats du parti. Interpellé, hier, sur la présence répétée des repentis dans ses meetings électoraux, le secrétaire général du FLN n'y est pas allé par trente-six chemins pour assumer sans ambages le soutien que lui ont apporté publiquement les anciens de l'AIS. «Nous ne faisons pas la fine bouche sur les voix», a-t-il laconiquement répondu. Abdelaziz Belkhadem qui animait une conférence de presse à l'hôtel Moncada d'Alger à l'occasion de la fin de la campagne électorale a néanmoins ajouté qu'il ne s'agit pas là «d'un accord ou d'un deal». Les représentants de la presse ont soulevé la question après avoir noté la présence au meeting animé quelques heures plus tôt à Gué de Constantine de deux ex-émirs de l'AIS, Ahmed Benaïcha et Mustapha Kartali. Jeudi dernier à Oran plusieurs repentis de l'ouest du pays ont fait le déplacement au Palais des sports de la ville pour écouter et soutenir l'homme fort du FLN. Il en fut de même deux jours plus tôt à Oued R'hiou, dans la wilaya de Relizane. Evoquant le spectre d'un fort taux d'abstention qui plane sur le prochain scrutin, Abdelaziz Belkhadem a estimé qu'«il faut relativiser la question», expliquant que la participation a toujours été moyenne dans les grands centres urbains contrairement aux zones rurales et que «les législatives sont moins porteuses que les élections locales qui enregistrent habituellement un taux de participation élevé». Aussi, met-il en garde les partisans du boycott de mettre à leur actif une éventuelle «participation moyenne» le 17 mai prochain. Interrogé sur l'appel lancé par Al-Qaîda à bouder les urnes, le chef du FLN a saisi l'occasion pour décocher une flèche à l'adresse du Front des forces socialistes en affirmant qu'«il n' y a pas que Al-Qaîda qui a appelé au boycott, d'autres l'ont fait». Le prochain scrutin sera-t-il entaché de fraude ? Belkhadem estime que l'éventualité est peu probable puisque la loi permet aux représentants des partis et des indépendants d'être présents dans les bureaux de vote de l'ouverture jusqu'à la remise des PV de dépouillement. Evaluant la campagne menée par son parti, le premier responsable du FLN a fait savoir qu'entre «800 000 et un million de personnes» ont assisté aux quelque 1 311 meetings animés par ses candidats à travers le territoire national depuis le début de la campagne électorale. Estimant la couverture médiatique de ces rencontre «globalement satisfaisante», l'orateur regrettera néanmoins l'attitude de certains médias «qui se sont ligués contre le FLN». Il cite, à titre d'exemple, «les plans de coupe de l'Entv qui ont parfois donné une fausse impression» de la teneur réelle des meetings. Ce qui n'empêche pas Belkhadem de demeurer optimiste quant à l'issue du scrutin puisque, dit-il, «le peuple a confiance en le FLN qui a reçu le soutien des organisations de masse et de la société civile». En tout état de cause, ajoute-il, le gouvernement actuel présentera sa démission au lendemain des législatives et «il appartiendra au président de la République de nommer un nouveau chef du gouvernement, conformément à la Constitution».