Les difficultés rencontrées en matière de prise en charge des maladies pédiatriques à l'hôpital psychiatrique Errazi d'Annaba sont dues à plusieurs contraintes, entre autres l'absence sur le marché de médicaments adaptés à ce genre de pathologies. Avec deux médecins seulement et un service de 8 lits, l'hôpital de jour de l'établissement psychiatrique Errazi d'Annaba est la seule infrastructure spécialisée en pédopsychiatrie, prenant en charge des enfants malades venant de plusieurs wilayas de l'Est, dont Guelma, Souk Ahras, Skikda et El Tarf. À cette carence s'ajoute l'inexistence, aussi bien à l'hôpital qu'au niveau des pharmacies, de médicaments adaptés aux enfants, notamment les antidépresseurs et les neuroleptiques nécessaires, selon les spécialistes, au traitement des pathologies lourdes. “Nous ne travaillons qu'avec deux produits seulement et avec une grande prudence, étant donné qu'ils présentent des effets secondaires qui pourraient avoir de lourdes conséquences sur la santé générale de l'enfant. aussi, nous essayons toujours, selon les cas, d'utiliser la psychothérapie à la place, mais les résultats sont souvent aléatoires”, nous a affirmé le Dr Fassih, psychiatre. Une trentaine de patients par semaine, accompagnés de leurs parents qui ont dû payer le prix fort pour les faire transporter des wilayas limitrophes, une opération particulièrement difficile quand ils sont en état de crise. Dans ce pavillon qui manque de médecins spécialistes comme les orthophonistes ou les psychomotriciens, les jeunes patients ne pourront pas bénéficier d'une prise en charge réellement adaptée à leur cas et les résultats restent mitigés, bien que notre interlocutrice parle d'une “légère amélioration constatée chez certains enfants depuis que les médecins travaillent plus étroitement avec les familles, qui doivent adopter un comportement en relation avec le traitement prescrit aux enfants malades”. Celle-ci ajoute que la majorité des jeunes patients se font traiter des problèmes d'arriération mentale, d'épilepsie, de psychose ou encore d'angoisse et des difficultés scolaires dues, dans la plupart des cas, aux conflits familiaux, le divorce des parents entre autres. Ajoutons que la pédopsychiatrie à Annaba n'est encore qu'à l'état embryonnaire malgré les efforts consentis par les médecins concernés. Ainsi, cette catégorie de malades n'a pas de grandes chances de guérir, faute de moyens nécessaires à une réelle prise en charge au niveau de l'unique structure spécialisée. D'ailleurs, on vient de retirer, pour les besoins des services adultes, pas moins de 16 lits sur les 24 qui existaient dans ce pavillon. Hafiza M.