Responsabilité n Ni les services de santé ni ceux de l'action sociale ne peuvent empêcher les malades mentaux d'errer dans les rues. Les spécialistes appellent à la prise de conscience des familles. La déficience mentale commence généralement par la dépression qui peut toucher n'importe quelle personne. Hélas, certains n'y échappent pas et fondent dans «la grande maladie mentale» : la folie. Selon des données médicales, une personne sur quatre développe un trouble au cours de sa vie et plus de 450 millions de personnes dans le monde souffrent d'une pathologie mentale. Selon l'enquête algérienne sur la santé de la famille réalisée en 2002 dans le cadre du projet panarabe sur la santé de la famille, l'ampleur du problème de la santé mentale en Algérie a tendance à s'aggraver. La toxicomanie ne fait qu'accentuer ce problème. L'établissement hospitalier spécialisé, (EHS) Frantz-Fanon de Blida, accueille, à lui seul, 10 malades mentaux par jour, dont un grand nombre vient de l'intérieur du pays selon le Pr Bachir Ridouh, chef de service de psychiatrie et de médecine légale au niveau de cet EHS. Avec les nouvelles dispositions, le malade devrait bénéficier d'une meilleure prise en charge médicosociale et gommer en premier lieu ce cliché de «malade mental». Il s'agit de banaliser la maladie qui est une maladie comme les autres. «Ce n'est pas le malade qui a choisi de devenir fou», a résumé le président de l'association des psychiatres privés, le Dr Farid Bouchène, en marge de la tenue de la 4e rencontre internationale de psychiatrie et de médecine légale organisée par l'hôpital Frantz-Fanon. Cette rencontre a été initiée par les ministères de l'Enseignement supérieur et de la Solidarité nationale ainsi que la faculté de médecine de Blida et la ligue des activités de proximité de la même wilaya. Plusieurs intervenants dans la prise en charge de cette maladie étaient présents à cette rencontre aux côtés de spécialistes étrangers. Ces experts ont mis l'accent sur l'apport de la prise en charge médicopsychosociale de cette catégorie de personnes vulnérables. Le Pr Ridouh a tiré la sonnette d'alarme en affirmant que la «petite maladie mentale» ou la dépression nerveuse est en constante augmentation et elle peut s'aggraver en devenant une «grande maladie mentale». Il a appelé à une bonne prise en charge de cette pathologie, mais d'une façon intersectorielle y compris pour le malade mental errant. Selon lui, la devise de la vraie et concrète prise en charge en psychiatrie c'est : «L'écoute, la famille et le médicament».