Le ministre de l'Intérieur iranien a déclenché une polémique dans son pays, la première République islamique des temps modernes, en apportant son soutien à l'idée de mariage provisoire (zaouadj el moutaâ) pour tenter de donner un caractère légal aux pratiques sexuelles hors mariage qui se développent malgré la surveillance de la police des mœurs. L'expression zaouadj el moutaâ renvoie à une tradition chiite, bien qu'elle ne soit pas très courante en Iran pourtant à domination chiite, en vertu de laquelle un homme et une femme signent un contrat qui les autorise à être “mariés” pour un certain temps, parfois moins de 24 heures ! Des Iraniens, notamment les jeunes, plaident en faveur d'une institutionnalisation de cette tradition, espérant ainsi rendre licite la pratique du sexe hors mariage. Mais les puristes du chiisme considèrent ce subterfuge comme une porte ouverte à la prostitution dans un pays musulman où les relations sexuelles sont interdites en dehors du mariage. “Le mariage provisoire est une règle de Dieu (!), nous devons l'encourager vigoureusement”, a tranché le ministre de l'Intérieur sur la télévision d'Etat. C'est le premier responsable politique iranien à soutenir officiellement cette pratique controversée depuis plus de dix ans, qui ne cache pas que la légalisation de zaouadj el moutaâ est la solution pour répondre au désir sexuel des jeunes qui ne peuvent pas se marier. La moitié des 70 millions d'Iraniens a moins de 30 ans et la prostitution a été interdite après la révolution khomeyniste de 1979. Zaouadj el moutaâ n'est qu'un arrangement, un alibi chiite pour vivre sa sexualité. Il convient de rappeler que l'Iran des ayatollahs a également rendu licite les opérations chirurgicales pour changer de sexe ! D. B.