Elle s'annonce particulièrement chaude, en matière de transport maritime, avec la concurrence des pavillons français. La saison estivale s'annonce particulièrement chaude, en matière de transport maritime. L'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs (ENMTV) sera non seulement confrontée à la concurrence habituelle exercée par la compagnie française la SNCM dans le réseau français et la compagnie espagnole la Transmedi-terranea dans le réseau Espagne, mais aussi à celle de Cnan Maghreb Line (CML), dont le capital est détenu à hauteur de 49% par GoFast-Aigle Azur et 2% par son P-DG, M. Arezki Idjerouidène, dans les deux réseaux. Une concurrence qui s'exerce sur un marché “limité”, qui ne dépasse pas les 800 000 voyageurs. Le directeur général de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs, M. Mohamed Halhoum, estime que “la différence se fera sur la qualité de service, sur la régularité et les tarifs étudiés”. L'ENMTV semble avoir pris “les dispositions nécessaires” pour répondre à la demande. Contrairement aux années précédentes, le pavillon national a affrété trois navires au lieu de deux. M. Mohamed Halhoum justifie le recours à l'affrètement d'un troisième navire “par le retard éventuel de livraison du car-ferry Tassili II”. Ce navire, qui a subi une avarie de moteur suite à un accident survenu le 12 février 2007, est actuellement en réparation dans le port de Gènes en Italie. Pour les navires affrétés, le car-ferry Riviera Adriatica est déjà en exploitation depuis le 28 mars dernier, le car-ferry Fantasia aussi depuis le 18 mai 2007 et l'European Expres sera mis en exploitation à partir du 26 juin prochain. Les capacités offertes globales, en prenant en compte les navires en priorité, notamment le Tarik Ibn Ziad et El-Djazaïr II et les trois navires affrétés, seront ainsi — pour la période allant du 15 juin au 15 septembre 2007 — de 664 964 passagers et de 185 600 voitures. 90% des capacités offertes sont affectées au réseau vente Europe. L'ENMTV prévoit de transporter durant cette période environ 337 000 passagers et 85 000 voitures. Les ventes de la billetterie ont débuté en Europe le 22 mars 2007. M. Mohamed Halhoum rappelle que l'année 2006 a été marquée par un bouleversement du marché conséquemment à l'application des mesures administratives, “très contraignantes pour l'ENMTV”, prises par les pouvoirs publics, notamment l'interdiction d'importation des véhicules de moins de trois ans. Ce créneau représentait 20% du chiffre d'affaires de l'Entreprise nationale de transport maritime de voyageurs. L'ENMTV a trouvé une parade pour juguler les effets négatifs des mesures prises par le gouvernement, et ce, à travers les tarifs promotionnels en basse saison. Ces tarifs ont attiré une clientèle composée d'émigrés à faible revenu pour la plupart des “Rmistes” et qui voyagent avec leur véhicule. “L'engouement pour les tarifs promotionnels était tel que les navires ont affiché complet durant les fêtes de l'Aïd et des vacances scolaires. Les taux de remplissage enregistrés ont été identiques à ceux de la saison estivale en période de grande affluence” souligne M. Mohamed Halhoum. Pour autant, si sur le plan de l'exploitation, l'ENMTV affiche des résultats satisfaisants, sur le plan financier, l'endettement, évalué à plus de 16 milliards de dinars, pèse de plus en plus lourd sur le bilan. Sur les 16 milliards de dinars d'endettement, 14 milliards sont des dettes liées à l'investissement consenti dans le cadre de renouvellement de la flotte. Les agios coûtent environ un milliard de dinars à l'entreprise. Les responsables de l'entreprise affirment avoir “transmis le dossier aux décideurs”. Ils attendent la solution qui, par miracle, viendrait alléger la trésorerie de l'entreprise et lui permettre d'affronter la concurrence sur un marché “restreint” qui connaît déjà une surcapacité. M. Mohamed Halhoum est certain que dans trois années, à moins d'une augmentation importante de la demande, “une à deux compagnies disparaîtront du marché”. Quant à l'ouverture du capital de l'entreprise, M. Mohamed Halhoum s'en remet au ministère des Participations et de la Promotion de l'investissement. “Une décision, d'ouverture ou pas, pourrait intervenir avant la fin de l'année”, pense-t-il. Le directeur général ENMTV attend aussi l'autorisation de la Banque d'Algérie, pour voir proposer aux clients de l'entreprise des billets de train dans les pays européens desservis. M. Mohamed Halhoum annonce, dans la foulée, la mise en place d'un nouveau système de réservation à partir de septembre prochain. Meziane Rabhi