Les “hommes du Président” continuent à détenir de gros portefeuilles dans l'équipe gouvernementale. Le nouveau gouvernement Belkhadem fait l'économie de deux ministères : l'Industrie et le Tourisme. En effet, Abdelhamid Temmar se voit confier le premier département. Il continuera, en outre, à diriger le ministère de la Promotion des investissements. L'ex-conseiller du Président aura donc en charge un superministère. Ce qui assure une plus grande cohérence dans l'action gouvernementale. Auparavant, le ministère de l'Industrie était dépouillé de ses prérogatives. C'était le département des Participations qui s'était vu confier l'élaboration de la stratégie industrielle. En d'autres termes, avec le regroupement des deux ministères, cette incohérence saute. M. Temmar aura finalement en charge la finalisation et la mise en œuvre de la stratégie industrielle, les dossiers privatisations et investissements, la privatisation étant étendue comme un acte d'investissement. Ce qui explique l'intitulé de ce département : Promotion de l'investissement et Industrie. M. Temmar aura ainsi la lourde responsabilité d'accélérer le processus de privatisation, en un mot, le désengagement de l'Etat du secteur productif et de contribuer à accroître les investissements, notamment étrangers, dans le pays. Mais, le chef de l'Etat n'est pas allé jusqu'au bout de la logique de création de superministères économiques. Les Finances restent un portefeuille à part entière. Il est confié à Karim Djoudi qui a pris du galon. Le portefeuille qu'il occupait, le ministère délégué à la Réforme financière, est confié à Fatiha Mentouri. Cette dernière, proche du président de la République, a déjà occupé ce poste. Elle a été directrice chargée des relations extérieures au ministère des Finances. Elle a également occupé de hautes responsabilités à la Banque d'Algérie. Fatiha Mentouri se chargera de poursuivre la réforme bancaire, en particulier de mener à bien la privatisation du CPA. L'autre superministère est confié à Chérif Rahmani. En plus du portefeuille Aménagement du territoire, Environnement qu'il occupait, il aura en charge le Tourisme. Les trois dossiers prennent de plus en plus d'importance. Le chef de l'Etat est très attaché aux visions à long terme. L'aménagement du territoire est justement au centre de la politique de développement durable du pays, avec comme option le rééquilibrage régional au profit des Hauts-Plateaux, pour freiner la concentration de la population et des ressources sur le littoral. L'écologie, une préoccupation mondiale, pose déjà un défi. En effet, les phénomènes de pollution risquent de freiner la croissance du pays et de constituer un danger sur la santé de la population. Quant au tourisme, il suscite un plus grand intérêt des pouvoirs publics. Il fait partie des secteurs à privilégier dans la stratégie de développement du pays. Le titulaire du poste aura, notamment, la tâche de favoriser la croissance des investissements et de faciliter le lancement de projets dont certains émanant d'entrepreneurs arabes se “mesurant” en milliards de dollars, peuvent contribuer à développer de façon significative le parc hôtelier. Le détenteur du portefeuille dans le précédent gouvernement se voit confier un département très important : Habitat et Urbanisme. Il aura pour mission de veiller à la réalisation de 1 million de logements au terme du second mandat du chef de l'Etat. Ce qui n'est pas une mince affaire. La crédibilité de l'Etat est en jeu dans ce programme. La population attend que la crise du logement soit atténuée, qu'une grande partie de la demande soit résorbée. Il s'agit d'un programme majeur du plan de relance. La disponibilité de fonds actuellement facilite les choses. Un échec sur ce plan aura de lourdes retombées sur le plan politique. Enfin, Chakib Khelil, considéré comme un homme du Président à l'instar d'Abdelhamid Temmar, a été maintenu à la tête d'un superministère qui ne dit pas son nom : l'Energie et les Mines. Des branches stratégiques pour le pays. En effet, du dynamisme du secteur de l'énergie et de l'évolution des prix du pétrole dépend en grande partie, et pour encore de nombreuses années, la croissance économique du pays. Le titulaire du portefeuille est chargé, entre autres, de préparer des alternatives à l'épuisement des ressources fossiles, notamment le développement du nucléaire civil en Algérie. N. Ryad