Finalement, le président Bouteflika aura choisi pour la continuité en reconduisant quasiment la même équipe. Peut-être que le véritable changement interviendra après les élections locales. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a rendu publique, hier, la composante du nouveau gouvernement. C'est un communiqué officiel de la Présidence lu lors du journal télévisé de 20h qui l'annonce en notant que le chef de l'Etat a procédé à ces nominations sur proposition de Abdelaziz Belkhadem, en sa qualité de Chef du gouvernement. Le chef de l'Etat a opté, à ce propos, pour la reconduction de son ancienne équipe en lui apportant uniquement quelques légères retouches. Abdelaziz Belkhadem, le secrétaire général (SG) du Front de libération nationale (FLN) a été maintenu à son poste comme Chef du gouvernement. Homme de confiance et fidèle parmi les fidèles, le président de la République n'avait aucune raison de ne pas lui renouveler sa confiance. D'ailleurs, sa reconduction à la tête du gouvernement est un gage de la bonne application du programme du Président, expliquent des sources crédibles notant que “le Président est bien rassuré avec Belkhadem”. Dans la nouvelle composante du gouvernement, les ministres du Président restent à leur poste : Yazid Zerhouni maintenu à l'Intérieur et aux Collectivités locales, Chakib Khelil au ministère de l'Energie et des Mines, et Tayeb Belaïz à la Justice. Abdelhamid Temmar, qui garde pour sa part le ministère des Privatisations (des Participations et de la Coordination des réformes), sera en sus en charge du ministère de la Petite et Moyenne entreprise (PME et des PMI). Le changement concerne aussi Mohamed Bejaoui, le désormais ex-ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères quitte le gouvernement. Il est remplacé à son poste par Mourad Medelci qui quitte pour sa part le ministère des Finances. Le départ de Bejaoui des Affaires étrangères s'est fait à sa demande, lui qui souhaitait prendre depuis plusieurs mois congé de ce département. Le successeur de Mourad Medelci aux Finances est Karim Djoudi. Ce dernier aura également en charge de superviser un ministère délégué chargé de la Réforme financière qui a été confié à la faveur de ce changement à Mme Fatiha Mentouri. En charge de ce département du temps où Ali Benflis était à la tête du gouvernement, Mme Mentouri est la seule nouvelle venue dans l'actuel Exécutif. Au chapitre des changements intervenus dans le nouveau gouvernement, il concerne quatre autres postes : le Tourisme qui sera désormais géré par Chérif Rahmani qui prendra également en charge son ancien département, le ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire. Nourredine Moussa, qui quitte donc le Tourisme, est appelé à prendre en charge le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme en remplacement à Nadir Hamimid. Ce dernier, qui quitte le gouvernement, sera maintenu à l'Assemblée populaire nationale (APN) en sa qualité de député élu sur la liste du FLN à Tizi Ouzou. El-Hachemi Djiar, quant à lui, change de portefeuille ministériel en passant au ministère de la Jeunesse et des Sports. Son prédécesseur, à ce poste Yahia Guidoum, quitte le gouvernement, à sa demande, nous dit-on. Le ministère de la Communication, qui change désormais de main, sera pris en charge par Abderrachid Boukerzaza. Elu député FLN dans la wilaya de Jijel, Boukerzaza avait géré auparavant le ministère délégué chargé de la Ville. Mahmoud Khoudri, quant à lui, succède à Abdelaziz Ziari, nouvellement élu à la tête de l'APN au ministère chargé des Relations avec le Parlement. Le ministère des Relations avec le Parlement n'est pas étranger à Khoudri qui a eu, pour rappel, à le gérer durant la période Benflis. Pour le reste, le président de la République a reconduit l'ensemble des ministres initialement en poste qui ont été, pour rappel, élus députés lors des dernières législatives. Quoi qu'il en soit, le président de la République a opté à travers ces nominations pour le maintien d'une même équipe et donc pour la continuité. Cependant, les ministres des partis de l'alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) retenus dans le nouveau gouvernement contraste grandement avec la liste transmise par ces derniers au président de la République. Encore une fois, le président de la République a décidé seul. NADIA MELLAL