À la veille de la célébration de la Journée mondiale du don et des donneurs de sang, la Fédération algérienne des donneurs de sang (FADS) a organisé, hier, au Centre de presse d'El Moudjahid, une conférence-débat traitant de ce thème. Pour rappel, la Fédération algérienne des donneurs de sang est une association nationale à caractère socio-humanitaire au service du public, composée de membres bénévoles. Elle a été fondée le 25 octobre 1976 et a toujours eu pour objectif de promouvoir la noblesse du geste du don de sang. M. Kaddour Gherbi, secrétaire général de la FADS, a déclaré lors de la conférence que “le nombre des donneurs de sang permanents en Algérie a varié durant l'année passée entre 60 000 et 65 000 donneurs, et près de 4 500 donneurs de sang permanents ont été recensés au niveau de la wilaya d'Alger”. Il en profitera d'ailleurs pour contester les chiffres publiés par certains établissements publics, notamment ceux divulgués par l'Agence nationale du sang (ANS). L'écart dans le comptage se situerait, selon M. Gherbi, dans l'amalgame existant entre donneurs permanents et donneurs occasionnels ou d'origine familiale. Il a également fait état d'un total de 340 000 dons de sang enregistrés durant l'année 2006 sur tout le territoire national, tout en indiquant que “le pays comprend actuellement 152 centres de transfusion sanguine (CST)”. Le secrétaire général de la FADS en profitera pour dénoncer le mode de fonctionnement de ces CST qu'il juge “pas assez performant”. Il soulignera des défauts d'accueil et de disponibilité des pochettes qui servent à récolter et à conserver le sang. En outre, s'agissant de la carte des grands donneurs de sang qui offre la priorité des soins pour ses détenteurs, le SG de la FADS a signalé que “sa fonction n'est pas du tout prise en considération au niveau des centres hospitaliers”. Ce dysfonctionnement, estime M. Gherbi, va à l'encontre des efforts fournis par la fédération dans le domaine de la promotion du don de sang. Il se dit “étonné de voir un organisme étatique dont la fonction est similaire à celle de la FADS, mener des actions à son encontre”. Egalement présente, la représentante de l'OMS a précisé que “cette année, la célébration de la Journée mondiale du don et des donneurs de sang, dont le but est de remercier les donneurs de sang, se fera sur le thème ‘Sang sécurisé pour une maternité sans risque'”. Une façon de sensibiliser les donneurs de sang au sujet de la mortalité maternelle. Elle expliquera également que “l'objectif à long terme de l'OMS est de pérenniser la disponibilité du sang”. En évoquant des cas extrêmes, tels que les catastrophes naturelles, le SG de la FADS a d'abord tenu à rassurer l'assistance sur le caractère volontariste du peuple algérien en racontant qu'“après le séisme de 2001, il a fallu refuser les donneurs tellement ils étaient nombreux”. Puis, il en profitera pour souligner le manque en banques de sang, des organismes pourtant nécessaires. Enfin, M. Gherbi a annoncé que la FADS compte diversifier ses fonctions. Elle envisage, outre organiser la collecte du sang, de sensibiliser les citoyens quant à la nécessité du don d'organe. Amina Hadjiat