Le Soudan a accepté le déploiement au Darfour d'une force de paix hybride composée de 17 000 à 19 000 soldats de l'Union africaine et des Nations unies, selon le commissaire pour la paix et la sécurité de l'UA, Saïd Djinnit. “Etant donné les explications et clarifications apportées par l'UA et l'ONU dans leur présentation, le gouvernement du Soudan a accepté les propositions conjointes sur l'opération hybride”, a déclaré l'ambassadeur algérien, à l'issue de deux jours de discussions entre l'UA, l'ONU et Khartoum, à Addis-Abeba, en Ethiopie. Cependant, cette annonce soudanaise suscite un large scepticisme, étant donné les reculs répétés du président soudanais Omar el-Béchir, qui exigeait — jusque-là — que la totalité de la force d'intervention provienne de pays africains et soit sous commandement de l'UA, et non pas de l'ONU. Le Soudan fait face à une pression croissante de la communauté internationale pour accepter le déploiement de cette opération hybride (ONU-UA) pour remplacer les 7 000 soldats africains présents actuellement au Darfour. La force africaine manque de moyens, autant humains que matériels. En novembre 2006, le président soudanais a accepté un plan de l'ONU visant à étayer cette force, en avril dernier, il a donné son feu vert à l'envoi de 3 000 hommes des Nations unies (civils, policiers, militaires) mais fin mai, il s'est rétracté répétant son refus d'une force conjointe Onu-UA de 22 000 hommes. Pour lui, seuls des soldats africains doivent être déployés, la contribution de l'ONU devant se borner à un soutien technique et logistique. La décision annoncée par le commissaire de l'UA doit encore être approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU et celui de l'UA. Saïd Djinnit a annoncé que les participants sont convenus de la nécessité d'un cessez-le-feu global immédiat, accompagné d'un processus politique. Dans le cadre de ses efforts visant à relancer les initiatives diplomatiques sur le Darfour, la France se démène pour tenir le 25 juin à Paris une réunion ministérielle sur la situation dans cette région soudanaise, avec notamment la participation de pays comme la Chine et l'Egypte, deux partenaires incontournables de Khartoum. Celui-ci, toutefois, n'est pas chaud, réfutant l'idée du corridor humanitaire proposé par le nouveau ministre français des AE, Kouchner, qui a fait sa carrière dans l'humanitaire. Jusqu'à présent, Khartoum n'a pas accepté d'assister à la conférence proposée par Paris. D. B.