La situation financière du groupe se heurte à des difficultés en raison de nombreuses contraintes liées à la prise en charge des sinistrés du séisme de 2003. L'entreprise EPLF de Boumerdès est confrontée ces derniers temps à plusieurs contraintes, notamment celles liées au séisme du 21 mai 2003. Ainsi, plus de trois cent soixante-huit logements livrés aux pouvoirs publics pour le relogement des familles sinistrées sont demeurés impayés à ce jour, affirme M. Bensaïdane Ali, coordinateur du groupe, qui précise que ce programme, qui représente à lui seul plus de quatre-vingt milliards de centimes, cause un grand préjudice au groupe et à ses filiales. L'autre obstacle rencontré est celui des 5 025 logements touchés par le séisme confortés et réhabilités sur les fonds propres de l'entreprise dont l'Etat, à travers la CNL, n'a procédé au règlement que de 80% environ évalués à plus de deux milliards de DA. “En plus, l'Etat n'a, à ce jour, pas encore procédé au règlement des frais de promotion rémunérant le concours de la maîtrise d'ouvrage assurée par les filiales du groupe et qui sont de l'ordre de quarante millions de dinars environ”, affirment les responsables de l'EPLF. Les autres injonctions des pouvoirs publics sur l'entreprise sont nombreuses et variées. Il s'agit, notamment, du relogement sans aucune indemnisation de nombreuses victimes du terrorisme dans la région, ou de la réalisation de travaux sans paiement pour les collectivités à la suite des réquisitions demandées ainsi que la prise de nombreuses assiettes de terrain appartenant à l'entreprise sans aucune contrepartie ou compensation. En plus, l'entreprise est à chaque fois sollicitée pour s'occuper de “nouveaux” sinistrés du séisme du 21 mai 2003, ajoutent nos interlocuteurs. Aussi, les représentants des travailleurs n'y vont pas avec le dos de la cuillère pour affirmer que leur entreprise n'est pas soutenue dans ses efforts de création de richesses. “Il est anormal que nous employions mille deux cents travailleurs et que ce sont les privés qui sont favorisés dans les opérations d'attribution des marchés”, affirme un syndicaliste de l'entreprise, ajoutant que l'EPLF a tout de même participé au développement de la wilaya en citant le projet du front de mer et celui du centre commercial Yasmine. Pour rappel, le groupe GIC, qui regroupe plus de dix-neuf entreprises EPLF, avait adressé, il y a près de six mois, au chef du gouvernement, un mémorandum où il lui demande la levée des contraintes qui empêchent les EPLF de mener à bien leur mission et qui menacent même leur existence, notamment le règlement du litige qui les oppose à la Cnep. Puisqu'à ce jour, les compteurs des intérêts de la Cnep ne se sont jamais arrêtés, bien que cette institution ait suspendu depuis plus de six ans le financement. Lors de sa visite effectuée à Bordj Menaïel en janvier 2007, M. Djamel Bessa, P-DG de la Cnep, a affirmé que celle-ci ne pourra financer l'EPLF de Boumerdès au-delà des 25% des fonds propres de la banque. “Nous avons déjà atteint ce taux, nous ne pouvons continuer à financer les EPLF”, a-t-il précisé. En attendant une solution, c'est plus de mille deux cents travailleurs qui risquent de perdre leur emploi. M. T.