Confrontées à de nombreuses péripéties et à un environnement qui leur est toujours hostile, les 19 entreprises EPLF existant au niveau national, structurées en un Groupement d'intérêt commun (GIC) viennent d'adresser aux pouvoirs publics un mémorandum dans lequel elles demandent la levée des contraintes qui les empêchent de mener à bien leur mission et qui menacent même leur existence. “Quel devenir pour les EPLF ?” c'est l'interrogation posée par la publication de EPLF infos qui a fait écho, dans son dernier numéro de ce mémorandum qui s'apparente à un véritable SOS lancé par le GIC EPLF aux pouvoirs publics. Les EPLF demandent au gouvernement d'arbitrer le conflit EPLF-CNEP en ordonnant l'effacement total des intérêts et la mise en place d'échéanciers pour le remboursement du principal comme elles souhaitent qu'on leur accorde plus de facilités pour l'accession au foncier ainsi que la levée des différents obstacles liés au permis de construire. L'aspect juridique des entreprises est également abordé puisque le GIC qui s'appuie sur les avis d'experts suggère la mise en place d'une entité spécifique aux EPLF. La même structure s'interroge sur le silence des pouvoirs publics face à la concurrence déloyale et au manque d'un plan de charge conséquent comme elle ne comprend pas pourquoi “les entreprises EPLF créatrices de richesses sont marginalisées jusqu'à être totalement occultées dans le bilan annuel de logements”, alors qu'une étude a fait ressortir que les EPLF détiennent plus de 80% des parts de marché de la promotion immobilière en Algérie hors LSP. Le GIC EPLF note également que “les EPLF ont eu à subir à leur corps défendant les réquisitions et les ingérences des pouvoirs publics lesquels ont imposé le nombre de logements voire la réduction autorisée des coûts de cession”. Cette situation les a mis devant des situations extrêmement difficiles, voire compromettantes pour certaines, mais aucune institution n'a bougé le petit doigt pour venir à leur secours. “À ce jour, le dossier des réquisitions n'est toujours pas réglé, les wilayas n'ont pas solutionné les manques à gagner générés par ces réquisitions alors que le compteur des frais financiers CNEP ne s'est jamais arrêté”, précise le document du GIC qui souhaite que ces manques à gagner induits par ces opérations soient pris en charge par l'Etat. L'autre souci évoqué par le GIC concerne la gestion de la copropriété totalement absente, bien qu'elle soit régie par un décret présidentiel. Mais les EPLF sont très souvent sommées par la justice à intervenir pour refaire des terrasses dégradées par des paraboles ou autres aménagements. Le squattage des logements cause un grand préjudice à l'entreprise. Pour ce qui est de la mévente des logements pour raisons sécuritaires ou due à l'implantation des logements sur des sites choisis par les autorités et la CNEP, les EPLF affirment que “cette mévente ne pourrait être imputable aux EPLF ajoutant que le remboursement du principal et des intérêts devait avoir lieu dès la mise à disposition de ces logements à la CNEP”. Les déboires des EPLF ne sont pas arrêtées là puisque des terrains d'assiettes leur ont été retirés, ces dernières années, d'autorité au profit d'autres promoteurs comme il leur a été exigé de se conformer à l'addenda parasismique 2003 pour des logements déjà occupés. Pourtant, dans les moments difficiles, notamment durant la décennie noire ou le séisme du 21 mai 2003, ce sont les EPLF qu'on a sollicitées pour parer à certaines difficultés. Tous ces obstacles n'ont pas découragé les responsables de ces entreprises et les 2 400 travailleurs qu'elles emploient. Fortes d'un chiffre d'affaires évalué à 11 millions de DA, les 19 EPLF ont livré plus de 88 388 logements au 31 décembre 2005 alors que le programme en cours est évalué à près de 19 438 logements. Quant aux logements, tous programmes confondus, qui vont démarrer, ils sont estimés à près de 33 059 logements. Ces entreprises comptent engager des partenariats avec des organismes nationaux et étrangers comme elles se disent prêtes à “l'ouverture de leur capital avec des bâtisseurs de haut rang ainsi qu'avec des hommes d'affaires algériens établis à l'étranger”. M. T.