Un plan spécial saison estivale sera mis en œuvre jusqu'à la fin du mois de Ramadhan, sans doute avec des plages horaires plus étendues. Le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, rassure la population que la plupart des villes du pays seront alimentées suffisamment en eau potable durant cet été. Un plan spécial saison estivale vient d'être établi par la tutelle et s'étalera du 1er juillet jusqu'à la fin du mois de Ramadhan. Ce programme spécifique aura donc à améliorer le quota de la capitale puisqu'il lui a été restreint de près 50 000 m3. “Un effort particulier sera consenti pour garantir l'alimentation en eau potable sans difficultés majeures”, tient-il à souligner. Alger n'aura pas de problème d'AEP d'autant plus que le barrage de Kedara est actuellement rempli à 80% et celui de Boukerdane à plus de 50% sans oublier l'apport de l'usine de dessalement d'eau de mer d'El-Hamma dont la mise en service est prévue pour la fin de l'année en cours. “Globalement, les citoyens n'ont pas à s'inquiéter : nous boirons de l'eau !” ironisera M. Sellal tout en ajoutant que les restrictions entamées dès le début de l'année seront maintenues. Le ministre parle ainsi d'une amélioration constante particulièrement sur le littoral. Car, la demande est plus forte en été dans les villes balnéaires. Les capacités disponibles sont, selon lui, meilleures que celles de l'année dernière. Il y a lieu d'ajouter aussi la première branche du transfert du barrage de Taksebt vers les localités de Tizi Ouzou, Azazga et Fréha qui sera opérationnelle dès les premiers jours du mois de juillet prochain. La seconde branche dédiée à Alger et Boumerdès sera mise en service dès le mois de mars prochain. Les travaux avancent selon le planning prévu. Pour le barrage de Béni-Haroun, une partie est entrée en service. Ainsi, l'eau de Koudiet-Medouar est arrivée à Batna et Aïn Touta et elle sera à Khenchela la semaine prochaine. À partir de la deuxième quinzaine de juillet, Béni-Haroun desservira les autres villes, notamment Constantine, Mila… “C'est dire que les grands projets commencent maintenant à entrer réellement en production”, indiquera Abdelmalek Sellal sur les ondes de la radio Chaîne III. Abordant le vaste programme d'installation de 13 stations de dessalement de l'eau de mer à travers le pays, le ministre a affirmé que le gros est implanté à l'Ouest compte tenu des déficiences qu'enregistre chaque année cette région. “Pas de hausse des prix de l'eau” Ce programme global assurera, une fois achevé à l'horizon 2010, une production quotidienne de plus de 2,260 millions de m3, soit 2,3 milliards de litres/jour. Pour une consommation journalière de 100 litres/habitant, la population qui en bénéficiera sera, par conséquent, estimée à 23 millions de citoyens. L'on citera l'unité Kahrama déjà opérationnelle qui produit à la fois 340 MW d'électricité et 89 000 m3/jour d'eau potable. Trois autres projets sont en construction. L'on citera l'unité de Skikda d'une capacité de 100 000 m3/jour dont une partie sera mise en service vers la fin de l'année en cours. La troisième usine évoquée est celle de Béni-Saf qui produira 200 000 m3/jour à partir de la mi-2008. L'autre catégorie de projets concerne ceux qui sont dans la phase de clôture financière. Il s'agit de celle de Honaïn sise à l'extrême ouest du pays, plus précisément à Tlemcen, d'une capacité de 200 000 m3/jour. Des projets similaires sont également prévus à Mostaganem (200 000 m3/jour), Cap-Djinet (100 000 m3/jour) et à Tlemcen. Ces 6 projets dont la construction sera lancée dès le mois de juillet prochain, auront globalement une capacité de plus de 1 million de m3/jour. D'autres sont en développement, à l'image de celui prévu à Ténès (Chlef) d'une capacité de 200 000 m3/jour qui est dans l'étape de l'appel d'offres commerciales. D'ici à la fin du mois de juin, le partenaire avec qui sera créée la société de projet sera connu. Celui d'El-Tarf (50 000 m3/jour) est en phase d'évaluation et l'offre commerciale sera étudiée en juin ou au plus tard en juillet. À cela, il y a lieu d'ajouter celui de Oued Sebt situé à Cherchell d'une capacité de production de 100 000 m3/jour. Mais, le plus grand projet sera indéniablement celui projeté à Mekta, près de Marsa El-Hadjadj à Arzew. Sa capacité de production est évaluée à 500 000 m3/jour. Souk Tlata (Tlemcen) est un autre projet de 200 000 m3/jour alors que l'usine de Fouka à Tipasa produira 120 000 m3/jour. Le tarif proposé à Sonatrach et l'ADE est fixé à 0,75 dollar US/m3. Le coût moyen de l'eau produite au sein des unités de dessalement est de 48 DA le m3. L'Etat participe, par conséquent, sur le différentiel entre ce prix et celui de l'eau tirée des barrages. À propos de tarifs, M. Abdelmalek Sellal écarte toute idée de hausse. “Pour le moment, ce n'est pas du tout envisagé. Peut-être dans les années à venir”, expliquera-t-il Badreddine KHRIS