Les hautes autorités du pays ont bien saisi et agi à la fois face au risque d'une propagation majeure des épidémies de la diphtérie et du paludisme, importés par les immigrants subsahariens à la limite des frontières séparant l'Algérie, le Mali et le Niger. Un renfort de taille et immédiat et d'importantes quantités de médicaments ont été dépêchés, hier mardi, sur ordre du ministre de la Santé, Abdelhak Saihi, tandis qu'une campagne générale de vaccination de la population du Sud du pays a été ordonnée également. La situation épidémiologique qui plane depuis le 28 septembre passé sur le Grand-Sud du pays, notamment à travers les wilayas frontalières de Bordj Badji-Mokhtar, In-Guezzam et Tamanrasset, risque un mauvais présage poussant même l'Etat à prendre une grande et importante décision pour éviter une éventuelle propagation des épidémies parmi la population issue des onze wilayas situant dans le Grand-Sud du pays. Ainsi, et après la réunion d'évaluation et d'examen de la situation épidémiologique qui prévaut dans le Grand-Sud du pays, le ministre de la Santé réunit, avant-hier soir au siège du ministère à Alger, avec les responsables de son département ministériel, les experts scientifiques, médicaux, Professeurs ainsi que les membres de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anss), de la Pharmacie centrale des hôpitaux, a ordonné l'envoi immédiat de quantités supplémentaires de médicaments pour freiner l'évolution du paludisme et de vaccins ainsi que de sérums antitoxines pour la diphtérie, a révélé, hier mardi, un communiqué de la tutelle. Après avoir constaté le décès de plus de 40 personnes à cause des épidémies et plus de 500 cas entre paludisme et diphtérie confirmés, Abdelhak Saihi et lors de sa réunion de coordination consacrée à l'examen de la situation sanitaire dans les wilayas ayant enregistré des cas de diphtérie et de paludisme, a ordonné l'envoi d'un renfort de taille de médicaments pour stopper l'évolution rapide de ces deux épidémies. Selon le communiqué du ministère de la Santé datant d'hier mardi, ce dernier a précisé que «cette rencontre a permis d'évaluer les mesures et dispositifs mis en place pour gérer ces épidémies, tout en définissant de nouvelles directives pour renforcer les interventions», lit-on à travers ledit bulletin d'information. Lors de sa rencontre de coordination, le ministre de la Santé a été, d'emblée, informé sur la situation épidémiologique qui règne, actuellement, dans les wilayas extrêmes du Sud du pays, «des rapports détaillés sur la situation dans les régions concernées ont été présentés au ministre de la Santé», a affirmé, hier mardi, le ministère de la Santé, révélant qu'au cours de cette réunion, «le ministre a ordonné l'envoi immédiat de quantités supplémentaires de médicaments contre le paludisme et de vaccins ainsi que de sérums antitoxines pour la diphtérie avec l'objectif d'assurer une prise en charge rapide et complète des cas recensés», a rapporté le même communiqué. Toujours selon ce communiqué, nous avons appris que «la Pharmacie centrale des hôpitaux avait déjà expédié la veille des quantités importantes de traitements antipaludiques aux wilayas de Tamanrasset et Bordj Badji Mokhtar». Toutefois, les quantités de traitements du paludisme et de la diphtérie envoyées auparavant aux wilayas concernées semblaient insuffisantes face à l'évolution rapide des deux épidémies et face, aussi, aux nombreux cas de personnes atteintes par le paludisme et la diphtérie. Face à cette situation grave, le ministre a également donné des instructions pour «mobiliser tous les moyens nécessaires, tant matériels que logistiques, afin de faciliter le travail des équipes médicales et paramédicales sur le terrain», a fait état le ministère de la Santé dans son communiqué d'hier. Abdelhak Saihi a, en outre, décidé de renforcer la présence des équipes médicales avec des ressources humaines supplémentaires dans le Grand-Sud, en les acheminant depuis les wilayas voisines des régions touchées. Aussi, a-t-il décidé «de mettre en place des unités spéciales dédiées à la prise en charge des cas légers ne nécessitant pas d'hospitalisation. Quant aux cas graves, ils seront transférés vers les hôpitaux de la wilaya de Tamanrasset, tandis qu'une décision du lancement d'une campagne de vaccination généralisée dans les wilayas affectées, ciblant toutes les catégories de la population, y compris les enfants, a été ordonnée lors de cette réunion de coordination.