Interrogé sur la révision de la loi électorale revendiquée par certains partis, le nouveau premier secrétaire a dénié la légitimité à certains chantres de cette option. Tandis que le groupe des “contestataires” était à la Maison de la presse pour dénoncer la tenue, prévue aujourd'hui, de la conférence de l'audit démocratique et transparent du parti, une échéance statuaire, au motif de “violations des statuts”, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Karim Tabbou, lui, était au siège du parti à Alger pour essuyer d'un revers de main les accusations de ses détracteurs. “Il n'y a aucune crise de direction au FFS, ni de non-conformité aux statuts, encore moins de fonctionnement démocratique”, a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse. Depuis quelques semaines, certains militants, par médias interposés, fustigeaient la direction actuelle, l'accusant d'avoir violé les statuts du parti. Dernier épisode en date, la démission de Mustapha Bouhadef, ancien premier secrétaire et chef de groupe parlementaire du parti, lequel a repris les mêmes arguments pour justifier son départ du parti qui intervenait le lendemain de la réception de sa… carte de militant, selon une source digne de foi. “Ce rendez-vous a été débattu par trois fois par le conseil national et tous les projets présentés ont été adoptés à l'unanimité par les membres du conseil national”, a indiqué le tout jeune premier secrétaire, fraîchement élu à la tête du parti. “Tout le processus qui a conduit à l'élection des membres qui vont être présents aujourd'hui à la conférence de l'audit a été adopté à l'unanimité par le conseil national et a reçu l'assentiment du président du parti”, a-t-il ajouté. Et d'affirmer : “Nous avons adopté un dispositif démocratique et nous avons donné une leçon de démocratie”, a-t-il affirmé rappelant que des bureaux de vote — 360 au total — ont été installés même dans des régions où l'Etat algérien n'a pas mis les pieds depuis l'Indépendance. Même s'il a concédé que trois élections ont été refaites (Tizi Ouzou, Tazmalt, dans la wilaya de Béjaïa, et Chlef), lesquelles ont causé “quelques désagréments”, il reste que l'élection des représentants s'est déroulée dans le strict respect des dispositions statutaires du parti et selon les règles démocratiques en vigueur. Les remous qui secouent le parti ne traduisent-ils pas un “conflit générationnel” en perspective du contrôle du parti et par ricochet la succession à Hocine Aït Ahmed ? interroge Liberté. “Nous sommes dans un pays où la transition s'est toujours faite dans la douleur. Le FFS qui évolue dans un environnement institutionnel hostile n'est pas à l'abri des contrecoups de ce qui secoue la société. Toutefois, il n'y a pas de conflit générationnel. Au contraire, le parti a démontré qu'il a évolué dans ses méthodes de travail (…) Le FFS a réussi une cohésion politique et organique de toutes ses instances”, a expliqué Tabbou, non sans ironiser que “les postures de caïds et de chefs ne doivent pas exister dans un parti qui se réclame de la démocratie”. “Il n'y a pas de gradés au FFS, il y a des règles au parti imposables à tous”, a-t-il répété. S'il refuse de commenter la démission de Bouhadef, une décision que “nous respectons”, dit-il, il rappelle à propos des “contestataires” qu'ils sont au nombre de 5 et qu'ils ont été exclus du parti sur la base d'une résolution adoptée même par le président. “La question est définitivement réglée”, clame-t-il. Interrogé sur la révision de la loi électorale revendiquée par certains partis, Karim Tabbou a dénié la légitimité à certains chantres de cette option. “Quelle est cette structure qui peut dire qui est représentatif de celui qui ne l'est pas quand on sait que la fraude est structurée dans le système ?” “Selon nos comptes, les trois partis de la coalition sont disqualifiés, puisque 12% seulement d'Algériens ont voté le 17 mai dernier”, a-t-il fait observer. “On continue à traficoter des lois et à bricoler des institutions”, a-t-il dit se demandant “si l'on a saisi le message du 17 mai”. Prévue pour aujourd'hui et demain, la conférence de “l'audit démocratique et transparent du parti” se fixe comme objectif de réaliser la démocratie interne, de fixer les règles de légitimation des cadres. Il s'agit essentiellement de jeter un “regard rétrospectif et introspectif du parti (ses moyens, ses actions, ses discours….)”, a précisé Tabbou. Près de 400 militants dont 40% sont élus, le reste étant désigné (membres du conseil, femmes, secrétariat national, invités), représentant 43 wilayas sont attendus aujourd'hui à Zéralda. Plusieurs ateliers seront installés. Cette conférence précède celle des élus prévue les 5 et 6 juillet prochain et celle thématique couplée avec le congrès. “À la lumière des débats et des recommandations, un coup d'accélérateur sera donné au congrès”, a conclu Tabbou. K. K.