«C'est une tentative de transposer le débat politique actuel. Celui relatif à l'illégitimité de la nouvelle Assemblée.» Pour le FFS, la question liée à la révision de la loi électorale est une tentative de transposer le débat politique actuel. Celui relatif à «l'illégitimité de la nouvelle Assemblée», mais surtout «au message fort du taux élevé d'abstentions». C'est ainsi qu'a commenté, hier, lors d'un point de presse, tenu à Alger, M.Karim Tabbou, secrétaire national du FFS, la demande de révision de la loi électorale. Telle que revendiquée par certains responsables de partis politiques, à l'issue des précédentes législatives, la révision de la loi électorale devra conduire à une configuration pure et simple de la pyramide politique actuelle. C'est-à-dire que certaines formations, dites «associations politiques», ou encore «partis satellites» sont appelés à quitter la scène. Pour Karim Tabbou, la révision de la loi électorale n'est pas le débat de l'actualité et ne peut être une leçon à tirer de la précédente échéance électorale. Plutôt, le débat doit tourner autour de la légitimité ou pas de cette APN. «Le message du peuple se veut clair», estime le secrétaire national du plus vieux parti d'opposition. «C'est une défiance à l'égard de la politique de la ruse», considère-t-il encore. Le FFS, qui jouait sans relâche sur la corde de la légitimité et de la représentativité, croit qu'il est irréalisable de codifier la représentativité d'un parti. Car, «dans un pays où l'exercice politique se fait dans une coupole fermée, il est impossible d'évaluer l'efficacité d'un parti». En d'autres termes, «il y a bel et bien absence de droits à l'exercice politique». Le parti de Aït Ahmed s'interroge, par la voix de son premier secrétaire national, sur le comportement futur de cette nouvelle Assemblée. «Pour nous, c'est une législature qui n'est pas habilitée à débattre des lois de la République du fait qu'elle souffre d'un problème de légitimité». Pour rappel, la nouvelle APN n'a été élue, le 17 mai dernier, qu'avec à peine 36%. Ce qui laisse la parenthèse grande ouverte aux hypothèses. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Yazid Zerhouni, a été le premier à avoir évoqué la question de la révision de la loi électorale. Viendront ensuite certains partis politiques, notamment les membres de «l'Alliance présidentielle» qui n'ont pas hésité de réclamer cette révision. Pour justifier le taux faible de participation aux précédentes législatives, certaines formations ont collé l'abstention sur le dos de quelques partis qualifiés de non-représentatifs. Cela a été le début de la controverse. A propos des élections locales, prévues pour octobre, Karim Tabbou laisse entendre qu'il y a déjà «manipulation du calendrier». Car, le FFS a prévu son congrès national pour le début du mois de septembre. Autrement dit, le timing n'arrangera pas la formation de Aït Ahmed. Cela fournit, néanmoins, matière à réflexion sur la participation ou pas du FFS. Le conférencier dira simplement que son parti «ira à la consultation de la base et des citoyens». Le parti devra, également, tenir les 21 et 22 du mois en cours, son audit politique national. C'est une conférence qui verra «la restitution du FFS aux militants du FFS», fera savoir Karim Tabbou. C'est aussi le renouvellement des instances du parti et l'assainissement du fichier électoral du FFS. La semaine en cours devra ouvrir les portes à la convocation des 38 conseils fédéraux et la tenue de regroupements de militants à l'échelle nationale. Le 15 du même mois marquera l'élection des délégués de wilaya à l'audit national. En un mot, c'est l'assainissement général au FFS avant le jour du congrès national.