Liberté : Aujourd'hui, vous êtes l'homme le plus heureux de la wilaya de Saïda suite à l'accession arrachée par le club après vingt longues années d'attente. N'est-ce pas ? Belahcène Belhezil : Je suis très heureux, mais surtout fier d'avoir réalisé le rêve de toute une wilaya qui a longtemps attendu ce moment. Aujourd'hui, le MC Saïda est de retour parmi l'élite et je ne peux que m'en réjouir. On a mis les moyens nécessaires pour atteindre notre objectif, nous y avons cru jusqu'au bout et, Dieu merci, on a réussi. Ce qui me réjouit le plus, c'est le fait de voir les Saïdis heureux comme moi et partager avec eux ces moments de bonheur. Cela dit, cela n'a pas été facile. Vous faites allusion à cette fin de saison pleine de suspense et de votre dernière ligne droite face au MC El Eulma ? Non, pas uniquement cela, mais je veux parler d'une certaine opposition qui n'a pas misé sur l'actuelle équipe dirigeante. Ces gens qui m'ont pris pour un novice du football et qui n'ont pas hésité à me descendre moi et mon équipe. Mais, aujourd'hui, le résultat est là et le MCS retrouve l'élite. Moi personnellement, je ne suis pas à la tête du MCS pour mes intérêts personnels. D'ailleurs, j'ai gelé toutes mes activités en tant que président de l'Union de wilaya des entrepreneurs pour montrer toute ma bonne foi envers cette équipe de Saïda. Ensuite, certains sont allés dire que je vise un mandat de député à travers ma prise en main de l'équipe et pour cela j'ai refusé de prendre part aux élections. C'est pour vous dire qu'ici à Saïda, il n'y a pas une opposition constructive, c'est tout le contraire. Mais le plus important c'est que, malgré tout, le MCS est de retour parmi l'élite. Ceux qui nous ont critiqués n'ont pas réussi à faire durant des années. Justement, comment s'annonce pour vous objectivement ce retour ? Je vais le déclarer pour la première fois dans la presse, il faut que les autorités locales et toutes les forces financières de la ville de Saïda s'impliquent pour ce club, faute de quoi je serais obligé de mettre les clés sous le paillasson et quitter la présidence du club. Aujourd'hui, il y a une crise financière et l'équipe dirigeante actuelle ne peut pas faire face seule à cette crise. Saïda n'est pas comme les autres équipes, à l'instar de l'USM Annaba qui jouit d'un soutien financier important, notamment avec Mittal Steel comme sponsor. Mais ce sont tous les entrepreneurs qui s'engagent et, tous ensemble, on pourra prendre en charge cette équipe qui appartient à tous les Saïdis. La saison prochaine est aux portes, avez-vous pensé au recrutement ? Pour être honnête avec vous rien n'est fait pour le moment. Pour la simple raison qu'on n'a pas d'argent pour entamer les discussions avec les joueurs ciblés. Il faut bien faire un effort financier pour convaincre les joueurs de signer au profit du MCS. Aujourd'hui, je le dis tout haut, on n'a pas d'argent pour recruter d'où je tire la sonnette d'alarme pour sensibiliser les enfants du club afin qu'ils apportent leur soutien. J'ai su que l'APC vient de débloquer un milliard de centimes, et je remercie d'ailleurs le P/APC et les membres de l'assemblée pour leur geste, mais cela reste insuffisant. Quand j'entends mon homologue du MC El Eulma dire que son équipe a dépensé 10 milliards de centimes, je me dis que nous, à Saïda, on a réalisé un vrai exploit avec un budget nettement inférieur. Comment s'annonce pour vous la prochaine saison parmi l'élite ? Ça s'annonce mal avec cette crise. Mais je dois vous dire que la première division est plus abordable que la seconde. Je pense que si on arrive à mettre à notre disposition les moyens et avoir des sponsors de taille comme Djezzy, par exemple, Saïda pourrait prétendre à une place honorable au classement général la saison prochaine. Entre la sixième et huitième places. Mais, toujours est-il que ça urge et que les choses doivent se faire vite pour nous permettre de renforcer l'équipe. Entretien réalisé par Chérif M.