Les premiers foyers d'intoxication par ingestion alimentaire mis à l'index sont les pizzerias, les fast-foods, les restaurants et les marchands de glaces. Deux cent-quarante cas d'intoxication alimentaire ont été enregistrés au cours du premier semestre de l'année en cours, avons-nous appris de sources proches de l'institution hospitalière. Parmi les personnes intoxiquées, les services compétents relèvent un nombre important d'enfants, premières victimes des commerçants lesquels utilisent, de façon abusive et incontrôlée, des produits comme les édulcorants, les produits de conservation, les arômes de qualité douteuse ou périmée, ainsi que les mauvaises manipulations des produits sensibles (viande, poulet, crème glacée, pâtisserie et confiserie). Selon un responsable du service anti-intoxication du CHU d'Oran, les foyers d'intoxication par ingestion alimentaire ont été recensés au niveau des pizzerias (46%), des fast-foods (27%), des restaurants et des gargotes (16%) et, depuis peu, au niveau des marchands de glaces (11%). Nous apprenons, dans ce contexte, la création d'une cellule sanitaire pour prévenir contre les intoxications alimentaires et les empoisonnements par botulisme, une mesure dissuasive incitant les utilisateurs des produits de large consommation à respecter la santé du consommateur. “Ce sont des mesures somme toute louables mais qui restent en deçà de nos aspirations. Nous exigeons des pouvoirs publics la comparution devant la justice des commerçants responsables d'intoxications alimentaires. C'est peut-être la seule façon d'endiguer ce fléau, à l'origine de beaucoup de drames”, avertit un médecin pédiatre du CHU d'Oran. Au niveau du service d'entérologie gastrite de l'hôpital d'Oran, des personnes, jeunes et moins jeunes, sont prises en charge par les médecins qui déplorent l'insuffisance criante de médicaments et de matériels nécessaires au traitement des maladies d'origine pathologique. “La première chose que nous pratiquons sur les sujets intoxiqués commence tout naturellement par un diagnostic exhaustif afin de déterminer le type d'intoxication. Souvent, nous faisons appel à l'expérience de nos aînés pour acheminer les malades vers les services concernés”, confie un jeune résident. Au niveau des urgences médicochirurgicales du CHU, le problème est autrement posé eu égard au nombre important de patients qui affluent, surtout durant la nuit. “Nous diagnostiquons une moyenne de 7 ou 8 cas d'intoxication alimentaire auxquels nous devons faire face avec les moyens dont nous disposons. Parfois, nous évacuons les malades sérieusement atteints vers des centres spécialisés”, affirme, pour sa part, un médecin de ce service névralgique. Les parents, qui accompagnent le plus souvent leurs proches malades, sont d'un secours inestimable lorsqu'il s'agit de procurer à celui-ci l'essentiel des médicaments à l'extérieur des UMC. En attendant, les responsables du vieil hôpital d'Oran planchent actuellement sur la meilleure façon de venir en aide aux potentiels malades dont le nombre croît, particulièrement durant cette période. K. REGUIEG-YSSAÂD