Deux cent dix-sept hospitalisations, dues à des intoxications alimentaires, ont été enregistrées depuis le début du mois de juin, avons-nous appris, hier, de sources proches de l'institution hospitalière. C'est ce qui ressort d'un constat élaboré par les services du CHU d'Oran. Parmi les personnes intoxiquées, les services compétents relèvent un nombre important d'enfants, premières victimes de commerçants sans scrupules. Dans ce contexte, les responsables du CHU d'Oran mettent sur le compte de plusieurs commerçants le laxisme et la supercherie commerciale dans l'utilisation abusive et incontrôlée des produits de conservation, les édulcorants, les arômes de qualité douteuse ou périmés ainsi que la mauvaise manipulation des produits sensibles (viande, poulet, crème glacée et confiserie). Selon un responsable du service anti-intoxications de l'hôpital d'Oran, les foyers d'intoxication par ingestion alimentaire ont été recensés au niveau des glaciers (46%), pizzerias et fast-foods, (27%), restaurants et gargotes (16 %) et les marchands de sandwiches ambulants (11%). Ce bilan, peu reluisant, est à mettre sur le compte de l'inexistence de lois drastiques à même d'endiguer le phénomène des intoxications alimentaires. Une première mesure en matière de lutte contre ce fléau vient d'être prise par les autorités locales. Il s'agit de la création d'une commission mixte de la wilaya qui sera chargée de veiller au strict respect des conditions d'hygiène et dont la décision sera sans appel. “Cette commission s'attellera à débusquer les mauvais commerçants qui ne possèdent même pas de registre du commerce et qui exploitent des commerces dans des conditions hygiéniques inimaginables”, a indiqué un responsable au niveau de la Direction de la concurrence et des prix (DCP) de la wilaya d'Oran. Dans le même contexte, une autre commission, composée d'inspecteurs de la direction du commerce et d'agents de l'ordre public, a été récemment mise sur pied. Elle sera appelée à intervenir directement dans la chaîne alimentaire comprise entre la production des aliments, la préservation de la santé des personnes et des consommateurs ainsi que la protection de la santé du citoyen. Dans ce contexte, une série de mesures ont été prises dans le cadre de la surveillance (rendue obligatoire) des produits impropres à la consommation. Par ailleurs, l'adoption de nouvelles normes, en matière de protection du consommateur, est sur le point d'être finalisée. Dans un souci de coordonner les interventions et les saisies des produits avariés par les différents services dépendant de la direction du commerce, la wilaya d'Oran envisage la création d'une cellule sanitaire pour prévenir contre les intoxications alimentaires et les empoisonnements par botulisme. Une mesure dissuasive qui incitera les utilisateurs des produits de large consommation à respecter la santé du consommateur. “Ce sont des mesures somme toute louables, mais qui restent en deçà de nos aspirations alimentaires. C'est peut-être la seule façon d'endiguer ce véritable fléau”, a indiqué un médecin pédiatre du CHU d'Oran. B. Ghrissi