Les deux soldats pour lesquels la 4e guerre du Liban a été déclenchée ne sont toujours pas libérés par le Hezbollah qui a fait subir sa plus cuisante défaite à “l'invincible armée israélienne” il y a une année, jour pour jour. Un an après la déculottée qui a été infligée à Israël après la guerre qu'il a menée contre le Hezbollah au Liban, la tension est toujours électrique à la frontière entre les deux pays où la population israélienne craint de nouvelles pluies de missiles, pourtant, du bricolage du siècle dernier. Les villes et villages face au Liban se tiennent le ventre et, il y a comme une tension dans l'air, disent leurs habitants désemparés, tétanisés. Le tourisme est en crise, notamment dans la région de Zarit où le mouvement chiite libanais du Hezbollah avait enlevé le 12 juillet 2006 deux militaires israéliens, déclenchant l'offensive dévastatrice d'Israël au Liban. Un pot de fer contre un pot de terre. Des hélicoptères et des chars électroniques contre des fantassins armés de kalachnikovs. La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui a mis fin le 14 août à la guerre a permis pour la première fois le déploiement de l'armée libanaise épaulée par des contingents de Casques bleus, dans un secteur tenu avant-guerre, par les combattants du Hezbollah. Cependant, il reste qu'Israël a été pour la première fois de son existence battu à plate couture. L'invincibilité israélienne aura été démystifiée par de simples milices. Si les combattants du Hezbollah et leurs bannières jaunes sont moins visibles dans le Sud-Liban, ils n'en sont pas moins toujours présents. Les informations insistantes de hauts responsables israéliens sur le “réarmement” du Hezbollah via la Syrie alimentent des spéculations alarmistes dans les médias hébreux sur la reprise imminente des hostilités et même de leur extension à la Syrie ! Cette dernière, voisine d'Israël et du Liban, est accusée par le général Amos Gilaad, conseiller auprès du ministre de la défense israélienne, de faire transiter par son territoire des armes iraniennes destinées au Hezbollah. La presse israélienne insiste ces derniers temps sur le renforcement par l'armée syrienne de ses capacités militaires en acquérant de nouveaux armements ! Bruits de bottes : le nouveau ministre israélien de la guerre, Ehud Barak, ancien chef d'état-major et ancien chef de gouvernement, s'est donné comme priorité de rétablir la force de dissuasion de Tsahal piétinée par le Hezbollah. L'échec d'Israël face au Hezbollah a fait l'objet d'une commission d'enquête gouvernementale dont les conclusions sont attendues fin août. Les dégâts causés par les bombardements, sans précédent au Liban, sont en réparation et l'économie libanaise a repris son souffle malgré une chute du secteur-clé, le tourisme. La quatrième invasion du pays des cèdres par Israël a coûté la vie à 163 Israéliens, 119 militaires et 44 civils, et à plus de 1 200 Libanais, des civils. D. Bouatta