Commémoration n Le Hezbollah célèbre l'anniversaire de sa victoire contre Israël. «L'ère de la victoire est arrivée», proclament les banderoles qui ont envahi les avenues des banlieues chiites au sud de Beyrouth, totalement sous contrôle du parti et de ses miliciens en civil. Un grand rassemblement sera organisé dans la banlieue sud mardi prochain, jour de l'anniversaire de la trêve du 14 août 2006, avec un discours attendu du chef du mouvement, Hassan Nasrallah. «C'est un grand anniversaire national pour le Liban», affirme Hussein Rahhal, le porte-parole du Hezbollah. L'offensive israélienne de 34 jours sur le Liban avait été déclenchée le 12 juillet 2006 en riposte à l'enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise. Israël avait riposté en lançant une opération massive qui a fait plus de1 200 morts au Liban et dévasté les infrastructures du pays, avec des dégâts évalués à 3,6 milliards de dollars. Le conflit s'était achevé par une trêve négociée sous les auspices de l'ONU, qui a permis le déploiement le long de la frontière israélienne de 13 500 Casques bleus et 15 000 soldats libanais. «Cette victoire a prouvé que le Liban peut se défendre lui-même», ajoute Hussein Rahhal. Le Hezbollah, en tenant tête à la puissante armée israélienne, «a prouvé qu'Israël est incapable de gagner une bataille au Liban ou ailleurs dans la région». Le Hezbollah a accepté de coopérer à l'application de la trêve et ses combattants, dans le sud du pays, ont repris leurs habits civils. Mais le parti chiite a affirmé qu'il n'abandonnerait pas son arsenal tant que l'Etat libanais ne serait pas en mesure de se protéger contre Israël. «Nous avons un ennemi qui est toujours prêt à lancer des agressions», affirme le porte-parole du Hezbollah. «Nous sommes toujours prêts à faire face à toute nouvelle agression». Aucune festivité officielle ne marquera cependant cet anniversaire, alors que le Liban se débat depuis l'automne dernier dans une profonde crise politique qui paralyse ses institutions. En dépit de cet environnement maussade, le Hezbollah a pavoisé la banlieue sud de Beyrouth, où, pour fêter la «victoire», une exposition retrace ses faits de guerre, afin de donner la preuve de la «défaite cuisante» subie par Israël.