Le chef de la branche d'al-Qaïda au Maghreb islamique, l'ex-GSPC, a condamné dans un message diffusé, hier, sur Internet les efforts menés pour améliorer les relations entre les pays d'Afrique du Nord et la France. “L'histoire de la France en Algérie (…) est remplie de crimes et d'injustices, de domination et de tyrannie, de génocides et de meurtres, d'exil et d'expulsions”, a déclaré Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, dans un communiqué diffusé sur un site Internet très souvent utilisé par les islamistes. “Il reste toujours entre la France et les pays musulmans un mur de crânes et de membres, et une mer de larmes et de sang”, a-t-il encore écrit soulignant que le véritable islam interdit “l'amitié avec les infidèles”. Ce message a été mis en ligne au moment où Nicolas Sarkozy se trouvait en visite à Alger où il a rencontré son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika pour discuter de la création d'un “partenariat” politique et économique concret avec l'Algérie, notamment énergétique. Le chef d'al-Qaïda a également appelé la France à cesser d'interférer dans les affaires algériennes et à retirer ses troupes d'Afghanistan et du Liban. Depuis son ralliement à al-Qaïda, le GSPC a fait le pari du terrorisme international. La France garde toutefois sa préférence, héritage des années 1990 et du GIA (Groupe islamique armé, ancêtre du GSPC). En septembre 2005, l'“émir” du groupe affirmait que “la France est notre ennemi numéro un, l'ennemi de notre religion et de notre communauté” et estimait que “le seul moyen de rendre la France disciplinée est le djihad et le martyr pour l'islam”. Le mois précédent, un autre communiqué, diffusé sur Internet, appelait les “frères musulmans de France” à “surveiller et traquer” les responsables politiques, militaires et économiques algériens présents dans l'Hexagone. R. B.