“Sans doute, nos deux pays n'ont-ils pu aller aussi loin qu'ils le souhaitaient dans l'établissement du partenariat d'exception prévu par la Déclaration d'Alger”, a souligné Jacques Chirac. Le traité d'amitié entre la France et l'Algérie aura vécu. Du moins si l'on vient à décliner les propos de l'ancien président français Jacques Chirac contenus dans un message au président Abdelaziz Bouteflika rendu public, hier à Alger, sous le ton des “regrets”, voire de “l'occasion ratée”. Jacques Chirac ne déplorait-il pas dans ce message qu'un “partenariat d'exception” n'ait pu être réalisé sous sa présidence ? Ceci, d'autan plus qu'il relevait que des progrès avaient été réalisés. “Sans doute, nos deux pays n'ont-ils pu aller aussi loin qu'ils le souhaitaient dans l'établissement du partenariat d'exception prévu par la Déclaration d'Alger”, devait souligner l'ancien président français. Une manière de relever peut-être que sa “conviction” autant que celle du président Bouteflika n'était pas entièrement partagée par la classe politique française et même algérienne parce qu'elle souffrait d'un lourd contentieux historique exacerbé par d'affreux malentendus. Jacques Chirac avait achevé son dernier mandat sans pouvoir signer un “traité d'amitié” qui devait sceller un “partenariat d'exception” entre la France et l'Algérie, en raison de la polémique suscitée par la loi française du 23 février 2005, dont un article, abrogé depuis, évoquait le “rôle positif” de la colonisation. Alger subordonnait la signature de ce traité d'amitié à des excuses de la France pour les crimes commis en Algérie pendant la période coloniale (1830-1962). Doit-on pour autant enterrer ce partenariat d'exception avec l'ère Chirac ? L'ancien président français n'est pas allé à cette extrémité en soulignant que “des progrès substantiels ont pu être effectués qui rapprochent nos deux pays de la réalisation de cet objectif”. Mais, il n'en pense pas moins que son successeur Nicolas Sarkozy, veut emprunter d'autres sentiers et actionner d'autres leviers pour y parvenir. “Nous avons souhaité l'un et l'autre établir une relation franco-algérienne apaisée et ambitieuse, à l'image des relations humaines particulièrement denses qui unissent les peuples de nos deux pays et conforme à leurs intérêts communs”, ne manquait-il pas de souligner à ce propos. Une vision dont le nouveau président français ne pourrait s'accommoder, car susceptible de déteindre sur sa volonté d'établir un “partenariat” politique et économique concret et surtout débarrassé du poids de l'histoire tumultueuse entre les deux pays. “Ce qui importe surtout c'est de donner au partenariat un contenu concret”, déclarait Sarkosy lors de sa visite de quelques heures à Alger, le 10 juillet dernier. Zahir Benmostepha