En répondant à une question du procureur sur les raisons de l'absence du CTC lors de la réception des logements de la cité SNTF de Corso où il y a eu 49 morts lors du séisme, l'entrepreneur souleva l'indignation des parents des victimes en déclarant : “L'absence du CTC m'arrange.” C'est le dossier des logements SNTF de Corso où 49 personnes sont mortes qui a été traité, hier, par le tribunal de Boumerdès. De nombreux citoyens, notamment les parents des victimes, sont venus assister au procès pour comprendre et connaître la vérité sur l'effondrement total des cinq bâtiments occupés par des cadres et travailleurs de la SNTF. Selon l'arrêt de renvoi, l'expertise établie pour les commissions mises en place par les pouvoirs publics a fait ressortir de nombreuses insuffisances pour lesquelles “la mauvaise conception des plans techniques de génie civil et d'architecture, insuffisance dans les notes de calcul, utilisation du rond à béton n°6 et 12 au lieu du 8 et du 14”, mais surtout l'absence d'un mur de soutènement en béton armé tout autour de cette petite cité, située à 15 m de la ligne du chemin de fer Alger-Thénia. “J'ai demandé qu'on construise un mur tout autour des bâtiments pour l'absorption des vibrations provoquées par le train rapide sur les bâtiments”, a affirmé le technicien du CTC en charge du suivi de ce projet. Il a indiqué que les observations qu'il a faites au maître de l'ouvrage n'ont pas été exécutées. Mais le maître de l'ouvrage, comme ses avocats, a réfuté ces affirmations et affirmé qu'aucune correspondance sur PV ne lui a été adressée par le CTC au sujet de ce mur de soutènement. Le procureur s'est adressé au représentant de la SNTF accusé dans cette affaire pour lui demander pourquoi avoir réceptionné provisoirement le projet des 60 logements sans la présence du CTC. L'accusé répond qu'il n'a constaté aucune réserve signalée par le CTC pour la réception du projet. L'entrepreneur a, quant à lui, déclaré que l'invitation du CTC n'est pas de son ressort, ajoutant qu'il revient au maître de l'ouvrage de faire appel au CTC. Et d'ajouter : “L'absence du CTC m'arrange.” C'est la phrase de trop qui provoque la colère des parents des victimes présents dans la salle et qui n'ont pas hésité à l'interpeller. “Ah, ça vous arrange, parce que ce sont nos familles qui sont mortes”, lance un citoyen. Quant au responsable du bureau d'études, il a affirmé avoir établi les dossiers techniques suivant une étude géotechnique délivrée par le maître de l'ouvrage. Celle-ci a été faite par un laboratoire spécialisé. Le président du tribunal lui demande de justifier l'utilisation de l'acier T6 et T12 à la place des aciers t8 et t14. L'avocat intervient pour demander que le RPA (règlement parasismique algérien) a été utilisé pour ce projet. “Le RPA 88”, affirme le responsable du bureau d'études. Pour l'expert de la commission ministériel, ce projet souffre de nombreuses anomalies à commencer par les lacunes relevées dans le ferraillage, dans le système de fondation, ainsi que l'inexistence d'un mur de soutènement. L'expert remet en cause également la conception de l'étude, qui, selon lui, est inadaptée à la nature du sol. Ajoutant que l'étude géotechnique est insuffisante. L'autre projet examiné dans la soirée d'hier fut le site de la cité universitaire de Corso où une seule personne est accusée, le technicien de la Duch, G. A. Le procureur est intervenu pour saluer le courage des étudiants de cette université qui se sont montrés solidaires, comme il a mis en exergue le peu de dégâts causés aux structures de cette résidence universitaire. L'autre affaire traitée était celle de la cité 11-décembre où 9 personnes sont mortes. les experts on relevé les mêmes insuffisances citées dans les autres projets, mais les avocats sont intervenus pour rappeler au président du tribunal que l'une des causes essentielles de l'effondrement des logements de la cité 11-décembre Corso, Tidjellabine est la mauvaise qualité des matériaux de construction. M. T. et C. FaIzouz