Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur a qualifié ces pertes d'“énormes”. Le bilan ne fait pas état des blessés. Le corps de la Sûreté nationale comptait entre 1992 et 2000 environ 80 000 hommes. Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a animé, hier, au siège de la DGSN un point de presse dans lequel il a évoqué l'attentat commis par les terroristes contre des militaires à Lakhdaria, il y a quelques jours. Selon le ministre, les terroristes cherchaient à travers cet attentat un effet psychologique. “Nous pensons que ce n'était pas une opération kamikaze comme on a voulu le faire croire”, a-t-il commenté. Ce qui veut dire que les chauffeurs n'étaient pas informés du sort qui leur était réservé, donc ce sont des victimes. En émettant des réserves, il dira que des indices découverts par les enquêteurs font ressortir que l'explosion a été commandée à distance. De même que Zerhouni a déclaré que l'attentat de Lakhdaria est différent dans son mode opératoire de ceux du 11 avril dernier. Abordant l'attentat qui a ciblé la brigade de gendarmerie à Yakourène, il fera savoir que les forces de sécurité ont opposé une farouche résistance aux terroristes qui ont, malheureusement, exploité une brèche pour commettre leur sinistre attentat. Selon le même interlocuteur, les services compétents enregistrent depuis quelque temps des redditions. Pour le ministre, les corps de sécurité ont payé cher la décennie sanglante qu'a connue le pays. “La police a perdu de 1992 à 2000 plus de 6% de ses effectifs par le fait du terrorisme, qui est énorme”, a-t-il déclaré. Le corps de la Sûreté nationale comptait à cette époque environ 80 000 hommes, ce qui signifie que le nombre des pertes est de 4 800 victimes sans compter les blessés étant handicapés à vie. Accompagné du président de l'APN, Abdelaziz Ziari, du directeur général de la Sûreté nationale et de plusieurs personnalités civiles et militaires, M. Zerhouni s'est rendu à la direction des Unités républicaines de sécurité (URS) où il a présidé la cérémonie de commémoration du 45e anniversaire de la police, la sortie de promotions ainsi que la remise de grades à 13 commissaires divisionnaires et 11 commissaires principaux. Après la présentation de la promotion baptisée au nom du chahid Si Bellahcen qui a rejoint les rangs de l'ALN dès les premières heures du déclenchement de la lutte armée et tombé au champ d'honneur en 1960, le ministre a assisté à des démonstrations de techniques d'art de combat à main nue, avec armes et la protection et intervention (protection rapprochée). Le directeur des URS, Hadj Mourad, a indiqué dans son discours d'accueil, que l'effectif de la police ne cesse de croître depuis dix ans passant de 44 617 hommes en 1997 à 98 000 en 2000, puis à 111 000 en 2007. Pour l'horizon 2010, la police comptera environ 156 000 hommes. Notons, enfin, que ce corps est en train de développer une police de proximité dont la mission est de veiller à la sécurité des citoyens dans les cités et quartiers des grandes villes. ali farès