Les relations économiques algéro-allemandes ont été au centre des discussions entre le premier vice-président de la Chambre de commerce et d'industrie du Djurdjura (CCID) et le directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, à l'occasion d'une réunion de travail tenue à Tizi Ouzou. “En matière d'équipements industriels, nous avons pour réflexe d'aller vers des partenaires français, italiens ou espagnols. Cela se justifie par la cherté des produits allemands, les difficultés de communications et le manque d'interlocuteurs visibles en la matière”, a affirmé, hier, le premier vice-président de la CCID à l'adresse de M. Andreas Hergenröther, directeur général de la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie, à l'occasion d'une réunion de travail tenue à Tizi Ouzou. Une explication à laquelle le représentant allemand a répliqué en annonçant que le manque d'engouement algérien pour un partenariat algéro-allemand n'est que “le reflet de préjugés à briser” car, en 2006, souligne-t-il, l'Allemagne a été le premier pays exportateur mondial, loin devant les Français. Ce qui dénote “l'esprit offensif des entreprises allemandes”, dit-il. “Les Tunisiens ont exporté pour 12 milliards de dollars américains, le Maroc pour 14 milliards, mais l'Algérie n'en a exporté que 800 millions de dollars”, a ajouté M. Hergenröther. Même l'accord d'association avec l'Union européenne n'est pas pleinement exploité côté algérien, selon l'hôte de la CCID, et l'Allemagne n'a pas exporté la moitié vers l'Algérie de ce qu'elle a fait vers l'Iran, indique-t-il également. “Notre organisme, créé depuis moins de deux ans, a trois missions essentielles : représenter officiellement l'économie allemande, faire du lobbying pour nos sociétés membres et une mission de services pour les deux pays”, annonce ce représentant de l'économie germanique qui précise que pour l'heure, il y a 340 sociétés algériennes membres de la CCIAA. En matière de privatisations et de prises de parts dans les sociétés publiques, les conditions ne semblent pas optimales, trouve-t-il par ailleurs. Car “deux ans de processus de négociations c'est trop long, et la concrétisation de cette privatisation est laborieuse”, indique l'intervenant allemand. “Il faut discuter avec l'entreprise privatisable, puis avec la Société de gestion des participations de l'Etat (SGP), avec le ministère des Participations et enfin avec le Comité de participations de l'Etat”, rappelle M. Andreas Hergenröther à l'adresse de ses interlocuteurs industriels locaux. “Le CPE peut remettre en cause l'accord établi avec la société publique. Le processus décisionnel en matière de privatisation gagnerait à être allégé en accordant plus de prérogatives aux SGP”, ajoute-t-il. Aussi, à la faveur de l'accord d'association avec l'Union européenne, cinq contingents prescrits en matière d'exportations n'ont pas été épuisés, apprend-on également lors de cette rencontre. Signe que la frilosité en matière d'exportations n'est nullement là où elle est supposée être. Abdenour Bouhireb