Dans le cadre de la restructuration opérationnelle des forces de l'ANP sur le terrain, le chef d'état-major, le général de corps d'armée Gaïd Salah, en visite d'inspection aux unités de l'intérieur du pays, vient de donner de nouvelles directives. Pour faire face aux nouvelles données liées au redéploiement de l'ex-GSPC, l'ANP vient d'adapter son schéma organisationnel sur le terrain. Depuis hier, les 4e et 5e Régions militaires disposent d'un commandement de coordination interrégions qui a des prérogatives qui transcendent le découpage en vigueur. Acculée par les derniers assauts de l'ANP, al-Qaïda aux pays du Maghreb s'est redéployée en une organisation qui ne prend pas en considération l'ancienne ossature de la nébuleuse, basée sur les zones (II, IV, VI, XI)). Cette situation a été vérifiée lors des derniers développements sur le terrain. Ainsi, le commandement des opérations attend le moment propice pour passer à l'acte et mettre hors d'état de nuire les derniers groupuscules de Droukdel activant dans les régions de Tébessa, Khenchela, Batna, Biskra et El-Oued. Cette dernière où, selon les révélations de l'auteur de l'attentat perpétré contre un policier, le 30 juillet dernier, en plein centre-ville de Biskra, un groupe composé de 100 éléments s'est réfugié dans les maquis situés sur les hauteurs d'El-Oued. Grâce à un excellent travail de renseignements, une arme redoutable chez une armée professionnelle, les forces de sécurité sont, aujourd'hui, quasi certaines de la présence de ces irréductibles dans la région. “Les terroristes n'ont plus que deux solutions. Se rendre ou se suicider car nous sommes là pour très longtemps”, précise-t-on. Selon nos sources, les terroristes localisés à El-Oued, aux portes du désert algérien, ont rejoint les maquis de la région depuis Tébessa, Khenchela et Biskra. Ces derniers, en plus d'être chargés du recrutement de nouveaux éléments, s'apprêtaient, selon nos sources, à tenir un “briefing” à grande échelle aux fins de préparer des attentats criminels durant le mois de Ramadhan. À l'évidence, l'“émir” Droukdel, alias Abou Moussaab Abdou El-Ouadoud, vient, une nouvelle fois, de revoir l'ossature de son organisation, selon les observateurs de la scène sécuritaire. Ce dernier qui, rappelons-le, s'est autoproclamé “émir” de l'organisation terroriste, n'a plus recours à l'ancien schéma de la nébuleuse. Et pour cause, les dernières frappes orchestrées par les forces de l'Armée nationale populaire renseignent, à plus d'un titre, sur l'état d'esprit de la subversion terroriste activant dans le centre du pays, notamment à Yakourène, dans la région de Tizi Ouzou, où lors des dernières offensives, l'ex- GSPC a subi de lourdes pertes dans ses rangs. Ces derniers sont pourtant parvenus à opérer des percées, fuyant les maquis de Bouira, Tizi Ouzou, Blida, Boumerdès. Ils auraient été repérés, selon nos sources, sur l'axe Béjaïa-Jijel-Collo où, selon des sources locales, un mouvement suspect d'un groupe composé d'au moins 200 éléments a été signalé dans la région. Hier, les troupes de reconnaissance, les éléments du génie et de l'infanterie, étaient déjà sur le terrain, en attendant l'entrée en action des forces spéciales dans un assaut qu'on annonce des plus virulents. Ceci étant, la nouvelle stratégie de lutte antiterroriste s'est avérée à chaque fois concluante. Lors de l'opération de ratissage lancée mercredi dernier dans la région de Bir El-Ater, à Tébessa, 5 terroristes ont, selon nos sources, été arrêtés par les services de sécurité. Cependant, aucune information concernant leur identité n'a filtré. Parallèlement à leurs avancées dans les maquis boisés de Bir El-Ater, où près de 30 terroristes ont été abattus, nos sources nous ont révélé la découverte de plusieurs camps d'entraînement aux attentats à la bombe, implantés sur l'axe Tébessa-Khenchela. Lynda Nacer