À Tizi Ouzou, il est de notoriété publique que toute installation d'une décharge moderne se heurte à une fin de non-recevoir de la part des citoyens. L'année 2007 a été déclarée “année de l'environnement” par l'Assemblée populaire de wilaya de Tizi Ouzou. En ce sens, une enveloppe de 27 milliards de centimes a été dégagée par cette même institution élue pour l'acquisition de matériel de collecte des déchets ménagers au profit des APC, a rappelé, mercredi dernier, le président de l'APW, M. S. Kecili, lors de la tenue de l'assemblée générale du conseil consultatif de la commune d'Ouaguenoune. Le P/APW a souligné, par ailleurs, que plus d'une vingtaine de décharges contrôlées sont projetées à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou pour juguler le spectre de la pollution de l'environnement. Un phénomène devenu, de nos jours, très inquiétant. Aussi, un centre d'enfouissement technique (CET) verra le jour dans la région d'Illoula, affirme le P/APW. Mais une telle débauche d'énergie et de volontarisme de la part d'une assemblée, qui veut avoir “la main verte”, ne semblent pas en mesure de venir à bout des résistances et autres écueils qui hypothèquent, souvent, l'application d'une telle ambition écologique. À Tizi Ouzou, il est de notoriété publique que toute installation d'une décharge moderne se heurte à une fin de non-recevoir de la part des citoyens. Annoncé depuis plusieurs mois, le CET, devant être implanté dans la région de Larbaâ Nath Irathen et servir de réceptacle aux rejets des communes d'Irdjen, Larbaâ Nath Irathen, Aït Oumalou, Aït Aggouacha et Tizi Rached, n'a pas encore vu un début de réalisation faute d'une assiette de terrain. Et nombreux sont les projets compromis par l'opposition de riverains qui sont “pour les décharges contrôlées à condition que celles-ci soient implantées chez le voisin” ! Les parcs roulants des APC sont dans une indigence telle que le ramassage des ordures se limite, souvent, aux chefs-lieux communaux. À l'ombre de ces atermoiements, la pollution de l'environnement continue à gagner du terrain, au sens propre du terme, à travers le territoire d'une wilaya qui connaît, avec ses 400 âmes/km2, la plus forte densité de la population à l'échelle régionale, voire nationale. Lors de la réunion du conseil consultatif de l'APC d'Ouaguenoune, mercredi dernier, il a été annoncé l'existence d'une vingtaine de décharges sauvages à travers le territoire de cette commune. Selon les statistiques fournies, la population locale rejette près de 300 tonnes de déchets ménagers annuellement. Mais seul le tiers de ces déchets est collecté par les services de la voirie, indique-t-on également. Le reste est confié “aux bons soins” de la nature, faisant perdurer ce drame écologique. Car des décharges sauvages comme celles d'Ouaguenoune, il y en a des centaines à travers les 67 communes de la wilaya de Tizi Ouzou. ABDENOUR BOUHIREB