Islamabad a de nouveau fait part hier de ses inquiétudes sur des menaces récentes de frappes aériennes américaines contre Al Qaïda dans le nord-ouest du Pakistan, à l'occasion d'une visite du secrétaire d'Etat américain adjoint pour l'Asie du Sud, Richard Boucher. Le ministre des Affaires étrangères, Khurshid Kasuri, a souligné que “de récentes déclarations américaines étaient contre-productives pour la coopération étroite entre les deux pays” dans la lutte contre le terrorisme islamiste, lit-on dans un communiqué du ministère. M. Boucher était en visite à Islamabad, où il doit rencontrer le chef de l'Etat, le général Pervez Musharraf. Les plus hauts responsables américains, dont le président George W. Bush, ont multipliés ces dernières semaines des menaces à peines voilées de frappes aériennes ciblées dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan si Islamabad n'agissait pas plus efficacement contre des bases d'Al Qaïda et des talibans afghans. Les services de renseignements américains ont assuré que les deux réseaux avaient reconstitué leurs forces dans le nord-ouest du Pakistan pour de nouvelles attaques contre les Etats-Unis. Islamabad, “allié-clé” de Washington dans sa “guerre contre le terrorisme”, a haussé le ton et affirmé qu'il ne laisserait aucun pays intervenir sur son territoire. R. I./Agences