L'espace culturel Mouloud-Mammeri de Beni Yenni abritera, du 20 au 24 août, deux événements d'importance capitale et complémentaires. Le 3e Salon du bijou (à défaut de la 8e édition de la fête du bijou) et le 1er colloque sur le tourisme solidaire. Ne pouvant attendre l'arrivée du wali, annoncée pour l'après-midi, l'ouverture officielle, hier, des deux manifestations culturelles a été effectuée en présence du président de l'APC de Béni Yenni, du chef de daïra et du représentant de l'APN, en l'occurrence Aït Hamouda, ainsi que des associations culturelles. Ainsi, le P/APC rendra hommage à “toutes les associations dans leur globalité sans lesquelles l'événement n'aurait pas eu lieu”. Le deuxième événement “Tourisme solidaire” intervient pour développer des activités “par la mise en place d'un projet de développement au sein de nos villages”, dira la présidente de l'association Amusnaw. Pour sa part, la présidente du Forum femmes méditerranéennes de Marseille (FFMM) a souligné que “nous comptons développer un tourisme solidaire dans la région de Kabylie, notamment par les rencontres-échanges avec et par les femmes”.Plus “pragmatique”, le représentant du club Unesco d'Ath Yanni développera l'idée du tourisme qui pourrait parer certaines contraintes. “Nous voulons d'abord concevoir un modèle pour l'accueil des touristes à Beni Yenni, tenant compte de la viabilisation déjà existante sur le plan structure”, soutient-il avant de s'étaler sur quelques chiffres effarants quant à l'exode rural. La crème qui quitte les villages pour d'autres cieux, “70% du parc immobilier sont fermés, des salles de classe ne dépassent pas les 5 élèves (école de Tigzirt), des villages à 5 ou 6 familles (…)”, enchaînera l'intervenant. Un exode qui pousse non seulement à réfléchir mais à réagir avec un peu plus d'attention. Par ailleurs, le développement local par le tourisme et, par ricochet, l'artisanat n'est pas pour demain. Du moins, c'est l'avis du représentant de l'APN qui reste “sceptique”, car, dira-t-il, “l'une des conditions pour qu'il y ait tourisme, c'est la sécurité totale”. Ainsi, de l'avis du député, “l'Algérie n'aurait pas tous les moyens pour développer ce tourisme sur la décennie à venir”. Du côté des artisans, las de se plaindre de leur désarroi, on note la participation au Salon du bijou de pas moins de 26 bijoutiers et 7 autres artisans venus de Sétif pour le cuivre, Ghardaïa pour le tapis et la décoration, Ath Hichem pour le tapis, Azazga pour la robe et les coutures berbères... À Ath Yanni, cet été n'en finit pas d'être chaud en… culture et traditions. LIMARA B.