Le financement du terrorisme en Algérie provient essentiellement aujourd'hui du trafic de drogue. C'est ce qui ressort du séminaire de deux jours entamé, hier, à la résidence des magistrats et qui a regroupé une quarantaine de juristes algériens, français et américains. La rencontre organisée par le ministère de la justice, qui s'est déroulée hier après-midi à huis clos, a abordé des cas pratiques de financement du terrorisme et blanchiment d'argent recensés tant aux Etats-Unis, en France qu'en Algérie et a été l'occasion de comparer les approches stratégiques, d'identifier les entraves et moyens de les surmonter pour parvenir à de meilleurs résultats. Lors de la conférence de presse, animée en marge du séminaire, Monsieur Amara Mohamed, directeur général du département affaires juridiques et judiciaires au ministère de la justice, a indiqué que l'Algérie a très tôt établi une relation entre le terrorisme et le blanchiment d'argent surtout, précise-t-il, dans le domaine du trafic de drogue, même s'il déclare ne pas disposer de chiffres sur la question. Ce responsable ajoute qu'avec le développement économique, le risque de blanchiment d'argent va s'accentuer. “Notre économie actuellement est en grande partie informelle, alors que le blanchiment d'argent passe pour la plupart par les établissements financiers. Nous nous préparons avec le développement économique à faire face à ce phénomène en adaptant notre législation et en formant dans le domaine.” a-t-il déclaré. Dans ce sens, Monsieur Mohamed Amara a affirmé que le pays réserve à la coopération avec les Etats-Unis un suivi particulier. “68 juges ont déjà été formés aux USA dans le domaine de la propriété intellectuelle, tandis que 170 autres ont bénéficié d'une formation en Algérie et à l'étranger.” L'Américaine Suzanne Hayden, procureur qui a présenté une communication sur “les normes internationales de lutte contre le blanchiment d'argent, les bonnes pratiques et l'impact sur le citoyen” et co-animé avec Amara la conférence de presse, a indiqué que le ministère de la justice algérien et celui de son pays “ont des liens qui remontent à longtemps. En tant que procureur, je suis heureuse de constater une évolution dans la législation algérienne concernant la lutte contre le blanchiment d'argent”, dit-elle en précisant que ce séminaire sera l'occasion “d'étudier les expériences des deux pays et de voir ce qui a marché ou pas et comment fonctionnent les circuits financiers”. Quant au représentant de l'ambassade des USA, il pense que l'Algérie a “fait des efforts louables dans la lutte contre la délinquance financière en se dotant de textes législatifs”. Ce séminaire, ajoute-t-il, témoigne de la coopération entre les deux pays dans le domaine. Nissa Hammadi