«Nos magistrats ont besoin d'une expertise dans les domaines de pointe.» Quarante magistrats, trois cadres de la gendarmerie et trois autres de la police prennent part à un séminaire organisé, depuis hier, à la résidence des magistrats, par le ministère de la Justice en collaboration avec l'ambassade de France. Cette rencontre technique, de trois jours, vise à donner aux enquêteurs et aux magistrats algériens les moyens d'intervenir efficacement dans des pôles stratégiques. «Nos magistrats ont besoin d'une expertise dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d'argent ainsi que d'autres pratiques de pointe auxquelles nous les préparons au fur et à mesure. Le séminaire d'aujourd'hui s'inscrit dans cette démarche préparatoire et progressive», a déclaré le directeur de la formation au ministère de la Justice, Hadj Mohand Arezki. Ainsi, le juge et l'enquêteur seront progressivement munis de leviers de contrôle dans l'exercice de leur tâche. Le déroulement des travaux de ce séminaire est appuyé par un panel d'experts français agissant dans divers domaines de la justice. En marge des travaux de ce séminaire curieusement interdit à la presse pourtant conviée, le directeur des enquêtes de la cellule de renseignements française, Leblanc Christian, a estimé, que le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme ne sont pas ´´convergents´´. Pour lui, le problème majeur rencontré dans le domaine du financement du terrorisme ´´est la destination des fonds´´. Aussi a-t-il plaidé pour le renforcement de la coopération internationale. Evaluant la coopération algéro-française dans ce domaine, M.Leblanc a affirmé qu'elle ´´progresse´´. De son côté, le magistrat et membre de la cellule du traitement de renseignement financier, Abdelkrim Djaâdi, a souligné que l'Algérie jouit d'une ´´très bonne´´ coopération internationale en vertu de l'ensemble des lois qui permettent l'échange de renseignements financiers avec les homologues du monde entier. La cellule du traitement de renseignement financier a été installée en 2004. Elle constitue l'homologue de la cellule française créée en 1999. Ces deux cellules, faut-il le préciser, ont été créées dans le cadre du Groupe d'action financier international (Gafi). Plusieurs axes pointus feront l'objet de débats durant les trois jours que durera ce séminaire. Il s'agit notamment, des conventions des nations unies sur la lutte contre la drogue et les substances psychotropes, du financement du terrorisme, de la criminalité transnationale organisée et la corruption, et des moyens de répression. De même que la déclaration de soupçon et la sécurité bancaire, l'enquête en matière économique, l'entraide en matière de lutte contre le blanchiment et le cyberblanchiment ont été passés en revue. Le séminaire d'Alger coïncide avec les travaux des conseils des ministres arabes de la Justice et de l'Intérieur, ouverts hier au siège de la Ligue et consacrés à l'élaboration d'un projet de convention en matière de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. La commission examinera, durant deux jours, les trois projets préliminaires de la convention de lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme dans le monde arabe, présentés par l'Algérie, l'Egypte et le conseil des ministres arabes de l'Intérieur. La commission examinera les trois projets présentés dans le but d'aboutir à une mouture consensuelle du projet de convention arabe.