Les différents syndicats du secteur sanitaire de Médéa ont appelé à un sit- in à l'intérieur du centre hospitalier Mohamed-Boudiaf du chef-lieu de wilaya La récurrence des agressions contre le personnel médical et de soins a atteint un seuil intolérable pour nécessiter des mesures appropriées. La montée crescendo des actes de violence dans l'enceinte des structures de santé n'exclut plus aucun corps parmi les personnels d'accueil. Pour dénoncer une situation devenue alarmante, les différents syndicats du secteur sanitaire de Médéa ont appelé à un sit-in à l'intérieur du centre hospitalier Mohamed-Boudiaf du chef-lieu de wilaya. C'est à la suite d'un grave incident survenu deux jours plus tôt au service des urgences, que la mobilisation contre le phénomène des agressions a été décidée par les syndicats. Ainsi, l'incident a constitué le facteur déclenchant d'un mouvement de solidarité avec le médecin et les agents paramédicaux qui ont subi les foudres de l'accompagnateur d'un malade. Rencontré sur les lieux, le médecin urgentiste nous relatera les faits qui se sont déroulés lors de son service de garde. L'incident, dira-t-il, a eu lieu au moment où un malade évacué de l'hôpital de Ksar El Boukhari pour une blessure au poignet causée par un objet tranchant, est arrivé au service des urgences. Tout est parti lorsque l'agent paramédical a signifié aux membres de la famille du malade de rester dans la salle d'attente. C'est alors que le frère du malade assénera à l'agent plusieurs coups, créant une situation de désordre à l'intérieur du service. Après quoi, les choses débordèrent jusqu'à atteindre le médecin urgentiste qui reçut, à son tour, des coups de tête donnés par le malade. Ce dernier transféré au bloc opératoire pour une intervention, décédera des suites d'un arrêt respiratoire, indiquera le médecin urgentiste.L'annonce du décès aux parents fera perdre le contrôle des nerfs au frère qui, furieux, s'est mis à dégrader le matériel installé jusqu'à faire fuir tout le personnel, indique-t-on. “L'autopsie réalisée par le médecin légiste conclura à un bronchospasme qui est une diminution des bronches respiratoires des poumons, dû à l'utilisation du produit anesthésiant.” Suite donc à ce grave incident qui est venu confirmer une situation devenue alarmante, une plate-forme de revendications a été élaborée et adressée aux autorités compétentes pour que, des mesures de sécurité dans les différents pavillons, notamment celui des urgences, soient rapidement prises. Subissant aussi bien le stress des malades que celui de leurs accompagnateurs, de jeunes médecins se trouvent aussi confrontés à des comportements violents de la part de toxicomanes qui viennent demander la prescription ou l'inoculation de médicaments de l'ordre des drogues. Pour les syndicats du secteur sanitaire, il s'agit d'attirer l'attention des autorités compétentes sur “la dégradation des conditions de travail au niveau du service des urgences sur plusieurs plans”. Outre le volet sécuritaire qui doit être renforcé, les syndicats font état de la non-fonctionnalité du pavillon des urgences, qualifié de labyrinthe et ne répondant pas aux normes requises, de la nécessité d'ouvrir une unité de réanimation polyvalente en vue de la prise en charge des malades lourds et du renforcement des effectifs par un personnel qualifié et motivé. M. EL-BEY