Le chiffre est avancé par Hurbal, lors d'une journée technique en marge du Salon de la propreté et de l'hygiène (Propral) qui se tient à la Safex depuis samedi. Alger, vitrine de la capitale fait peine à voir. L'insalubrité y règne en maître comme en témoigne la présence plus que massive de rats qui n'omettent pas de marquer leur territoire. Pas moins de 1 900 morsures sont enregistrées dans la wilaya d'Alger pour seulement les premiers six mois de l'année en cours et l'on craint d'atteindre le pic. Cela a été justement le cas en 2005 où l'on a atteint un seuil critique de presque 4 000 morsures dans l'année. Loin de verser dans l'alarmisme, ces chiffres font état d'une situation des plus critiques qui nécessite une plus grande prise en charge, mais surtout une coordination entre les différents intervenants et qui fait cruellement défaut. Intervenue hier lors de la journée technique qui s'est tenue en marge du Salon de la propreté et de l'hygiène (Propral), qui se tient actuellement au Palais des expositions des Pins-Maritimes (Safex), la représentante d'Hurbal n'a pas manqué d'aborder cet aspect, étayant ses propos par des chiffres et des cas concrets résultant de cette absence de transversalité. “Il faut savoir que l'infestation vient de l'intérieur du pays en l'absence de fourrière canine ; il faut donc établir une sorte de ceinture pour protéger les pourtours de la ville”, explique la représentante d'Hurbal reconnaissant l'absence ou la mauvaise circulation de l'information qui vaut pourtant son pesant d'or. Plaidant pour une gestion intégrée, les représentants d'Hurbal reconnaissent que les bureaux d'hygiène et les bureaux de santé ne sont pas informés des cas de morsures pour impulser une réaction et une intervention immédiate et éradiquer le phénomène. Car ce dernier ne doit en aucun cas être sous-estimé et nécessite une vigilance permanente sous peine de voir le cas de peste connu à Oran en 2000 se reproduire. Certes, en 2006 et 2007, il n'y a eu aucun cas de rage ou de peste à signaler, mais cela n'écarte en rien la menace si chacun à son niveau ne prend pas ses responsabilités. “Faire d'Alger une ville propre où il fait bon vivre” est le maître mot d'Hurbal, ce qui est loin d'être gagné même si les plus sages diraient “l'espoir fait vivre”. Hurbal, créée en 1996 suite à la décentralisation des services techniques de la ville d'Alger, joue, en effet, un rôle plus qu'appréciable à travers des prestations améliorées. À ce titre, les produits les plus performants en matière de dératisation, démoustication et désinfection. Mais il ne suffit pas, de l'avis des spécialistes, de traiter sans isoler le cas pour aller vers l'éradication. L'application du produit pour un gîte de larves pour les moustiques pour régler le problème momentanément, mais l'intervention des collectivités locales pour des réparations sanitaires (vider et réparer les fuites qui forment le gîte) aurait été le plus indiqué. C'est pour faire ressortir l'efficience d'une action concertée qui suppose aussi l'implication du citoyen. Le salon Propral dans sa troisième édition a été pertinent à plus d'un titre, selon les participants, en instaurant la tradition de mettre en contact les professionnels entre eux et les faire connaître du grand public et des institutions, d'une part, mais aussi parce qu'il aspire à créer un espace de concertation où sont avancés constats et mesures à prendre. C'est également une contribution non négligeable pour sensibiliser davantage et poser les véritables problèmes à différents niveaux. C'est d'ailleurs ce qui ressort en substance de l'intervention de Cheikh Ferhat qui parlait des médias et du traitement de l'information environnementale. De ce côté-là aussi tout reste à faire… Nabila SaIdoun