La protesta, bien que faiblement suivie, semble se propager à l'ensemble des établissements universitaires de Constantine. Les problèmes de sécurité, d'hébergement, de restauration et de suivi pédagogiques sont soulevés. Le pôle universitaire de Ali-Mendjeli a été le théâtre, durant la matinée d'hier, d'un mouvement de protestation observé par des étudiants de la faculté des sciences économiques et de gestion. Ces derniers dénoncent, selon leurs termes, les conditions déplorables dans lesquelles ils suivent leurs études. Ils citent, entre autres, le déficit en matière de transport, de chauffage et l'absence quasi totale des services liés à la restauration. Ce n'est pas la première fois que le site, le plus important à Constantine, connaît une telle protestation. Déjà durant la journée d'avant-hier, pendant plus de deux heures, l'accès à l'université Mentouri de Constantine a été bloqué par une centaine d'étudiants. Les contestataires dénoncent, à travers ce mouvement, l'agression, la semaine dernière, de l'un de leurs camarades par quatre des employés du foyer de Chaâbat Erssas, selon leurs représentants. Une agression qui lui a valu de graves blessures au visage et 10 jours d'incapacité de travail. Cette victime est un étudiant en 3e année de génie mécanique. Au terme d'une rencontre qui a réuni, hier matin, le vice-recteur de l'université Mentouri, avec les représentants de l'UNEA, lesquels ont revendiqué, selon nos sources, le départ immédiat des employés indélicats, d'autant plus que plusieurs dépassements ont été enregistrés au niveau de ce même foyer, il a été décidé la fermeture temporaire de l'établissement en question et l'ouverture d'une enquête afin de déterminer les circonstances de l'affaire. Pour leur part, les étudiants de la faculté de droit, notamment ceux inscrits en 3e et 4e année, menacent d'observer une journée de protestation au cours de cette semaine. Selon les représentants de la section de l'Union nationale des étudiants algériens, l'absence de dialogue avec l'administration et le manque d'encadrement seraient la cause directe de leur mécontentement. Cependant, la goutte qui a fait déborder le vase, est la vente de livres de cours par certains professeurs au niveau des salles sans que ces ouvrages, cédés à des prix exorbitants, ne soient passer par le conseil scientifiques. Des révélations démenties globalement par le doyen de la faculté en question. “Il s'agit là d'un faux problème, les représentants de l'UNEA ont tenté de nous faire un chantage tout simplement pour accepter de les transférer dans d'autres groupes”, a-t-il expliqué. Ajoutant que les enseignants ont l'habitude de remettre des polycopies aux étudiants de droit pour avancer très vite dans le programme quand on sait que la faculté dénombre plus de 10 000 étudiants encadrés par 137 professeurs. Pour d'autres, étudiants, qui se disent non concernés par ce mouvement, “il ne s'agit que de gesticulations qui n'ont rien avoir avec les vrais problèmes de la faculté”. Une façon de confirmer, sans occulter le fait que les étudiants rencontrent de vrais problèmes, que la manipulation n'a jamais quitté les rangs de certains mouvements estudiantins, notamment sans une conjoncture marquée par des échéances électorales, comme c'est le cas ces jours-ci. Radia Madani