Si la “santé pour tous” est un acquis dans de nombreux pays, les citoyens se tournent maintenant vers l'entretien de leur aspect extérieur. L'homme et surtout la femme modernes ne cherchent plus seulement à effacer les signes du vieillissement, ils veulent tout simplement garder leur jeunesse. Pour cela, les gens sont disposés à débourser des fortunes pour se maintenir en forme et demeurer le plus longtemps possible avec un aspect de fraîche jeunesse. La médecine moderne a développé à cet effet justement toute une panoplie de produits efficaces et à la portée des bourses moyennes. Les soins esthétiques se sont démocratisés au grand bonheur de la gent féminine qui n'hésite plus à franchir le pas pour bénéficier des soins médicaux ou même pour se faire opérer pour réparer certains aspects physiques jugés disgracieux. Pour répondre à la demande de soins toujours plus importante, les médecins se sont mis au diapason en matière de soins et de chirurgie esthétiques. Justement, pour répondre aux exigences des citoyens, ces mêmes praticiens suivent des formations spécifiques. Le problème qui se pose en Algérie comme dans de nombreux pays, c'est la reconnaissance de la spécialité en tant que telle. Le ministère de l'Enseignement supérieur ne reconnaît comme titre universitaire que le Diplôme d'études médicales supérieur (DEMS) en chirurgie réparatrice. Cette spécialité trouve pleinement sa place dans les services de cancérologie et des grands brûlés. Quant à la médecine esthétique, elle continue à être exercée dans le secteur privé au grand jour, sans pour autant être reconnue comme spécialité médicale. Ce vide juridique crée une sorte d'anarchie dans ce secteur, et les praticiens espèrent des textes législatifs pour pouvoir exercer en toute quiétude d'autant que la demande est sans cesse croissante. “Les soins que nous prodiguons sont importants pour les personnes qui les demandent, car cela leur permet d'être satisfaites de leurs corps. Cette satisfaction permet à la personne ensuite de mieux se considérer dans la société”, affirme le Dr Oughanem, président de la Société algérienne de médecine esthétique (Same), en marge du congrès qui s'est tenu hier à la Bibliothèque nationale d'Algérie à El-Hamma. Le même interlocuteur espère aussi que les autorités sanitaires acceptent d'inscrire dans la nomenclature algérienne des médicaments certains produits utilisés par les praticiens exerçant cette fonction. La toxine botulique, ce produit miracle utilisé pour notamment combler les rides du visage, continue à être introduite de manière illégale par les “spécialistes” en médecine esthétique. Ramenée dans des valises, cette toxine fait le bonheur des femmes qui retrouvent le sourire en faisant disparaître leurs rides. Les praticiens souhaitent que ce produit obtienne l'autorisation de mise sur le marché pour pouvoir l'acquérir en Algérie. Pour le moment, la spécialité n'est pas reconnue en Algérie et les produits utilisés non inscrits sur la nomenclature, et pourtant de nombreux cabinets médicaux exercent et tournent même à plein régime eu égard à l'importance de la demande. C'est cette situation que les médecins espèrent voir évoluer vers la reconnaissance de la spécialité et la disponibilité des produits entrant dans la réparation des effets de l'âge sur l'être humain. Par ailleurs, nombreux sont les médecins et les malades à exiger que la chirurgie réparatrice soit prise en charge par la Sécurité sociale, lorsqu'il s'agit, par exemple, de reconstituer le sein d'une femme atteinte de cancer. Être beau est une arme, selon les médecins, et il est grand temps de rendre le sourire à tout le monde maintenant que la médecine est capable de le faire. Saïd Ibrahim