Deux journées scientifiques internationales sur les abords vasculaires en hémodialyse seront organisées, les 8 et 9 décembre prochains, au CHU de Béni Messous. Cinq éminents spécialistes en néphrologie prendront part à cette rencontre, avons-nous appris auprès du Pr Benabadji, chef de service néphrologie au CHU de Béni Messous. Ce médecin, qui fait partie du premier groupe de professeurs en médecine à être retourné au pays après avoir achevé sa formation à l'hôpital parisien Necker, se bat depuis trente ans pour assurer une meilleure prise en charge des personnes souffrant d'insuffisance rénale. Il se rappelle le terrible dilemme auquel lui et ses confrères étaient confrontés dans les années 1980. Il fallait trouver un moyen d'utiliser rationnellement une ou deux machines de dialyse pour une demande de dix malades, parfois davantage. “Nous choisissions de traiter le plus jeune, celui qui avait la plus grande espérance de vie”, raconte-t-il. Heureusement que la situation s'est nettement améliorée depuis ces années-là. Actuellement, le service du Pr Benabadji fonctionne avec douze appareils relativement sophistiqués. “Il existe un matériel plus moderne en Europe. La technologie ne s'arrête pas. Mais ce que nous avons nous suffit”, affirme-t-il. Même si la demande demeure assez forte (une moyenne de dix nouveaux cas se présente quotidiennement au CHU de Béni Messous), les cliniques privées parviennent à absorber les nouveaux malades. “Nous équilibrons les nouveaux cas, puis nous les orientons vers les structures privées. La caisse de la Sécurité sociale rembourse les frais des séances d'hémodialyse”, indique notre interlocuteur. Il précise que deux alternatives se substituent à l'hémodialyse : la dialyse péritonéale et la greffe rénale. Cette dernière option est nettement moins coûteuse pour l'Etat et permet au greffé de retrouver une vie normale une fois libéré de la contrainte de trois séances d'hémodialyse par semaine à raison de 3 à 4 heures par séance. De janvier à novembre 2007, une vingtaine de malades ont été greffés par le Pr Benabadji et son équipe. “Avant, nous avions le problème de l'absence d'un plateau technique. Depuis la mise en place de l'équipe chirurgicale dans mon service, la greffe rénale se généralise”, rapporte le chef de service de néphrologie au CHU de Béni Messous. “Nous avons la capacité de greffer deux malades par semaine, soit une centaine par an. C'est un acte chirurgical banal. Le problème de dons d'organes ne se pose pas, puisque nous greffons des reins apparentés”, a-t-il poursuivi. Pour rappel, la première greffe rénale a été effectuée au CHU Mustapha en 1986. Pendant de nombreuses années, la transplantation rénale a quelque peu patiné. Il semblerait, néanmoins, que le gouvernement porte en lui la volonté de donner aux spécialistes en néphrologie les moyens de greffer autant que possible les insuffisants rénaux qui ne présentent pas de contre-indication thérapeutique, eu égard au fait que 10 000 malades dialysés sont recensés au niveau national. Souhila H.