Les responsables de l'Agence nationale du patrimoine minier se sont déplacés dans la capitale britannique pour faire la promotion de 24 sites recelant du diamant, de l'or, du zinc et de l'uranium. Ils seront mis en adjudication en décembre prochain. “Les étrangers connaissent l'Algérie du baril. C'est tout !” constate Abdelkader Benyoub, le président du conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM). Il s'est déplacé à Londres la semaine dernière, en compagnie de son secrétaire général Mohamed Bouamama, pour changer cette vision très étroite et montrer aux investisseurs que le sous-sol de notre pays ne recèle pas uniquement de l'or noir mais de multiples trésors. L'occasion lui a été donnée à travers la participation de l'agence au Salon international sur les gisements miniers qui s'est tenu au Business Design Centre à Londres, mercredi et jeudi derniers. La manifestation était organisée par Mines and Money, une revue spécialisée de renommée mondiale. Elle a rassemblé plus de 200 exposants de plusieurs pays dont certains, comme l'Afrique du Sud, sont très connus sur la place, et d'autres, à l'instar de l'Algérie, qui veulent faire la promotion de leurs richesses pour attirer des promoteurs éventuels. Dans le stand national, une grande carte de l'Algérie situant l'emplacement de gisements d'or, de diamant, de zinc, d'uranium… fait office de placard publicitaire. Selon M. Benyoub, il existe 3 000 indices de gisements répertoriés sur tout le territoire national. À Reggane, dans la wilaya d'Adrar, deux sites ont été identifiés, dont l'un, Dar El Mass, porte un nom très évocateur. “Nous avons trouvé 1 400 grains de diamant dans un emplacement secondaire”, affirme le patron de l'ANPM. À son avis, cette découverte laisse penser qu'il y a une source principale encore inexplorée. Ce gisement comme tous les autres n'est pas exploité car il n'a pas encore trouvé preneur. Etant lui-même dans l'incapacité technique d'accomplir ce genre d'opérations qui requiert l'implication de personnes du métier, l'Etat a décidé de recourir à des investisseurs privés nationaux et étrangers. Ce à quoi s'attelle l'ANPM depuis sa création. Mise en place en 2002, conformément à l'article 44 de la loi minière, elle est entrée en activité deux ans plus tard. Parmi les missions qui lui sont assignées, figure la délivrance des titres et des autorisations miniers ainsi que l'assistance des investisseurs dans l'exécution de leurs projets. Mais en priorité, l'ANPM est chargée d'établir le cadastre minier. À ce jour, un millier de titres pour l'exploitation de substances minières industrielles, comme la chaux et l'argile, ont été octroyés principalement à des nationaux. De leur côté, les Chinois, réputés pour leur gloutonnerie, ont obtenu les attributions de 14 mines d'or, de zinc et de plomb sur les 18 sites mis sur le marché lors de la dernière opération d'adjudication organisée en juin dernier. Les mises en concession de ce genre de sites sont programmées tous les six mois. En décembre prochain, 24 mines de métaux précieux seront proposées à l'exploitation. C'est un peu pour faire leur publicité que MM. Benyoub et Bouamama ont pris part au Salon de Mines and Money. Pendant deux jours, des représentants d'investisseurs du Royaume-Uni et d'Afrique du Sud notamment ont défilé dans le stand pour s'informer des procédures d'attribution. Afin d'attirer du monde, l'ANPM a édicté une série de mesures incitatives dans le domaine fiscal, dont l'amortissement des frais de prospection et d'exploration, l'exemption de tout impôt sur les résultats de l'exploitation minière, hormis l'impôt sur le bénéfice minier, l'exonération des droits de taxes et les redevances de douane pour les équipements et les matériels utilisés dans la recherche minière, la garantie du transfert du capital investi et des revenus qui en découlent et le report des pertes sur dix ans. Des pays comme le Mali ont réussi à drainer de multiples investisseurs, appâtés par ses mines d'or. La Mauritanie connaît aussi un engouement de la part des promoteurs. De son côté, l'Algérie poursuit sa campagne de publicité. En février puis en mars, les responsables de l'ANPM prendront part à deux rendez-vous incontournables en Afrique du Sud et au Canada où des Salons d'envergure seront tenus. S. L.-K.