K. Issam Abdelkader Benyoub, Président du conseil d'administration de l'Agence nationale du patrimoine minier (ANPM) a présenté hier son rapport de 2008, devant le ministre de tutelle, Chakib Khelil, portant, entre autres, sur l'attribution de 187 titres miniers pour 4,5 milliards de dinars. D'après ce rapport, ces autorisations se composent de 166 titres relatifs à des substances minérales industrielles et de 21 autres pour des substances minérales métalliques. On relève aussi du rapport que les titres miniers relatifs aux substances minérales industrielles, destinées en grande partie au secteur du BTPH, ont porté sur 147 titres en exploration et 19 en exploitation pour des recettes de plus de 3,6 milliards de dinars. La distribution des sites par type de substance montre une prédominance du calcaire et roche pour agrégats avec 69 titres (41% de la totalité des attributions), suivie, de loin, par les argiles pour produits rouges, céramique et ciment avec 28 sites, le sable naturel (20) et le sable concassé destiné à la production du ciment (11). Entre 2000 et 2008, 27 sessions d'adjudication de titres miniers relatifs à ces substances s'étaient tenues et avaient permis d'attribuer 978 sites dont 575 en exploration et 403 en exploitation, pour des recettes de plus de sept (7) milliards de dinars versées au Trésor public, note le document. Concernant les substances minérales métalliques, deux opérations d'adjudication, destinées tout particulièrement aux investisseurs professionnels miniers nationaux ou étrangers, ont été réalisées en 2008. Ces opérations se sont soldées par l'octroi de 21 sites dont 2 en prospection et 19 en exploration, à cinq (5) sociétés étrangères et trois (3) sociétés algériennes pour un montant de 13 millions de dollars (832,6 millions de dinars), selon l'ANPM. Les substances concernées par ces attributions ont porté sur les poly-métaux (plomb-zinc-cuivre) avec huit (8) sites accordés, suivi par l'or et cuivre-or (5 sites), étain-tungstène et sel (3 sites chacun) ainsi que le diamant avec 2 sites. Au total, trois (3) adjudications de substances minérales métalliques ont été effectuées entre 2007 (date de la première opération du genre) et le 31 décembre 2008 et ont abouti à l'octroi de 34 titres, dont 10 pour prospection et 24 pour exploration. Les recettes générées à la faveur de ces attributions ont dépassé 16 millions de dollars (environ 1,63 milliards de dinars), a-t-on indiqué. Selon le rapport de l'ANPM, le cadastre minier national au 31 décembre 2008 s'est établi à 2.219 titres miniers répartis sur 1.778 petites et moyennes exploitations minières, 367 permis d'exploration, 30 autorisations de prospection, 30 concessions minières et 17 autorisations d'exploitation minière artisanale. Le transfert de technologie Abordant le volet financier de l'activité de l'ANPM pour l'exercice 2008, M. Benyoub a noté que les fonds collectés par cette agence ont atteint 4,52 milliards de dinars, alors que ses dépenses ont été de 183,3 millions. Sur le plan des ressources humaines, plusieurs actions ont été engagées en vue de développer les compétences des effectifs. Il s'agit, essentiellement, d'une formation du personnel technique dans le cadre du projet de la Banque nationale des données géologiques et minières (BNDG). Intervenant à l'issue de cette présentation, M. Khelil a donné des instructions aux responsables de l'ANPM pour s'assurer du respect par les opérateurs miniers étrangers, des clauses relatives à la création de sociétés en vertu des nouvelles décisions prises par le gouvernement, ainsi que celles liées à la formation des cadres nationaux et le transfert de technologie et de savoir faire. Le ministre qui a, en outre, constaté un important déficit en matière de recrutement d'ingénieurs par les opérateurs miniers locaux, a appelé les responsables de l'agence à palier à cette carence en imposant à ces opérateurs de recruter des ingénieurs algériens, notamment dans les domaines de sécurité des employés, d'hygiène et de protection de l'environnement ou à recourir, en cas de manque de ressources financières, à l'assistance d'un bureau algérien spécialisé dans ce domaine. A propos du projet de la BNDG, M. Khelil a mis l'accent sur l'urgence de le finaliser afin qu'il soit opérationnel et accessible pour l'ensemble des opérateurs miniers nationaux et étrangers en 2010. Concernant la formation dans les métiers miniers, il serait préférable, selon le ministre, de poursuivre les activités de l'Institut algérien des mines (IAM) dans les locaux de l'université et du centre de formation professionnelle de la wilaya de Tamanrasset en attendant la réception du bâtiment de cet institut, actuellement en cours de travaux dans la même wilaya. L'ANPM, qui a été installée en 2005 en vertu de la loi minière de 2001, est chargée de mettre en place et de gérer le cadastre minier, de délivrer les titres miniers et de préparer les conventions et cahiers des charges accompagnant les titres, de gérer et de suivre l'exécution des titres et des adjudications ainsi que les suspensions et retraits de ces titres. Elle a pour mission également de superviser et de coordonner les activités minières, d'intervenir pour l'arbitrage, la conciliation ou la médiation entre opérateurs et représenter l'Etat dans les procédures de règlements des litiges avec les investisseurs, assister ces derniers et délimiter les zones potentiels à promouvoir et les gisement mis en évidence sur fonds publics. Son effectif compte actuellement 60 membres, dont une vingtaine de cadres et quatre (4) administrateurs. K.I.