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“Le développement de la PME doit devenir une priorité” En dépit de son importance en matière de création d'emplois, de richesses ainsi qu'à l'exportation
Les Pme algériennes sont petites : à peine 2 000 sur les 400 000 sont de taille moyenne. “Le développement de la petite et moyenne entreprise doit devenir une priorité” a suggéré hier M. Sid-Ahmed Tibaoui, directeur général du World Trade Centre Algérie, lors de la première journée du colloque international organisé, hier, à l'hôtel El-Aurassi à Alger, par l'Institut national de commerce sur le thème les PME/PMI face aux défis de la globalisation. Le professeur Saadi Abdeslam, directeur général de l'INC, a annoncé que l'institut qu'il dirige introduirait un module d'enseignement sur l'entreprenariat. Dans une économie algérienne qui connaît une ouverture de plus en plus grande, avec la mise en œuvre de l'accord d'association, un taux de chômage toujours trop élevé, notamment chez les jeunes primodemandeurs d'emploi, l'avenir dépend, en grande partie, des PME-PMI et le développement de celles-ci de la possibilité qu'elles ont d'accéder à un financement efficace de leurs activités d'exploitation et d'investissement et d'évoluer dans un environnement favorable. En dépit de tous les progrès réalisés dans leur environnement, les entreprises algériennes présentent toujours des structures économiques, organisationnelles et financières fragiles. Cette fragilité a de nombreuses causes dont le développement incontrôlé de l'économie informelle qui a accompagné l'ouverture commerciale brutale avec le déferlement de produits asiatiques. Résultat : l'entreprise algérienne n'arrive pas à conquérir le moindre marché extérieur, mais plus encore, elle perd chaque jour un peu plus de ses parts du marché intérieur. Celles qui sont capables de conquérir des parts de marché à l'international se comptent sur les doigts d'une seule main. Le niveau des exportations hors hydrocarbures illustre parfaitement le manque de compétitivité de l'économie algérienne. “L'économie algérienne est une économie de consommation et non de production”, regrette Bakhti Belaïb, ancien ministre du Commerce. À l'évidence, notre pays ne dispose pas, aujourd'hui, d'une stratégie de construction de la nouvelle économie, plus compétitive et plus diversifiée. Un programme de rattrapage dans l'équipement du pays, aussi utile et nécessaire soit-il, ne saurait remplacer de véritables politiques structurelles. Dans un monde où les capacités de réaction des entreprises doivent désormais être proches du temps réel, la réduction, sinon l'élimination de tous les dysfonctionnements administratifs et des pratiques bureaucratiques ainsi que des lenteurs et des surcoûts qu'ils génèrent, est déterminante du succès de ces entreprises. L'entreprise privée est interpellée elle aussi. Après presque vingt ans d'application des réformes, le monde des affaires algérien n'a pas encore fait sa mue. Les PME/PMI privées évoluent encore généralement dans un cadre de propriété familiale et se caractérisent par une taille réduite atteignant rarement la taille critique. M. Tibaoui parle de prédominance de petites entreprises. “Sur 400 000 entreprises, à peine 2 000 sont de taille moyenne, le reste est de petites entreprises”, constate-t-il. Les PME sont plutôt concentrées dans des niches ou des créneaux que le secteur public a délaissés, ce qui leur a donné des positions confortables de monopole, elles sont, de ce fait, rentières et peu génératrices d'innovation jusque-là. Dans un contexte d'ouverture et de mondialisation, quelle est la place de la petite et moyenne entreprise algérienne ? Et quelle stratégie adopter pour se développer compte tenu d'une concurrence mondiale ? Paradoxalement, ce sont les entreprises “les plus en règle” qui peuvent se retrouver menacées par la concurrence internationale. Du coup, l'alliance stratégique avec les entreprises internationales est une condition de survie pour les PME algériennes face à la mondialisation. Cependant, pour M. Léonel Matar, professeur à l'université de Saint-Joseph de Beyrouth au Liban, l'internalisation “n'est pas une panacée. Il vaut mieux pour une PME de ce concentrer sur le marché qu'elle connaît le mieux”. Le succès des PME mondialisées passe par l'existence de marchés hypersegmentés de produits spécifiques, difficiles à atteindre par les grandes entreprises qui investissent plutôt des marchés standardisés et homogénéisés. Ces micromarchés qui n'offrent pas un grand potentiel de croissance peuvent constituer des opportunités très intéressantes pour les entreprises de petite et moyenne taille. Sur ce plan, c'est l'économie du savoir qui fera la différence. “Les PME allemandes sont un modèle de réussite”, estime M. Léonel Matar. Dans un monde où l'économie est de plus en de plus basée sur le savoir et où les capacités de réaction des entreprises doivent désormais être proches du temps réel, l'éducation et la formation ne peuvent plus se contenter de subir les phénomènes de modernisation ; elles doivent les accompagner et, au-delà, les anticiper. Meziane rabhi