B. Kheïra, une dame âgée de 65 ans, est décédée, hier, aux urgences médico-chirurgicales du CHU d'Oran où elle était gardée en observation depuis avant-hier. La malheureuse a succombé à ses graves blessures à la suite de l'effondrement d'un pan entier du logement vétuste qu'elle occupait dans le quartier excentré de Kouchet El-Djir. Hier encore, une autre personne, un septuagénaire, est morte atrocement électrocutée, alors qu'elle tentait de rétablir le courant électrique. Gravement blessée, la victime a été transférée aux UMC où elle rendra l'âme quelques heures seulement après son admission dans un état grave. Une fois de plus, la ville d'Oran a payé le prix fort du laxisme et de l'indifférence en dépit des appels incessants lancés par les citoyens. Depuis dimanche dernier, c'est le branle-bas de combat chez les familles occupant des habitations vétustes ou menaçant ruine. L'inexistence d'avaloirs et l'obturation de la quasi-totalité des bouches d'évacuation ont plongé les communes de la wilaya dans un véritable tourbillon de gadoue et de déchets domestiques. Des tonnes d'immondices ont été traînées par la force des eaux pluviales, débordant les chaussées et même les trottoirs noyés par les pluies torrentielles. Au niveau de la cité Djamel, les travaux de raccordement des gros câbles électriques rendent difficile la circulation qui se fait au compte-gouttes. Les éléments de la gendarmerie motorisée tentent de fluidifier la circulation devenue dense. Par endroits, des dénivelés assez importants ont été provoqués par les pluies torrentielles. Un bus de transport ainsi qu'un camion ont été “engloutis” dans une crevasse provoquée par la pluie battante. À proximité de la station-service El-Bahia où les policiers ont pris position, des engins tentent d'extraire un mur de béton armé mesurant 80 cm de largeur. Des affaissements de terrain ont été également signalés un peu partout dans la ville à l'exemple du quartier de l'Usto et de haï Sidi-Makhouf. Le fait le plus significatif a été enregistré à Es-Sénia, laquelle a été submergée par une quantité d'eau estimée à 25 centimètres. Le quartier dit la Poste a été particulièrement touché par les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit de lundi à mardi. À Aïn Beïda, les trous béants se sont transformés en “lacs”, obligeant les automobilistes et les piétons à faire tout un détour pour regagner leur travail. La cité des 350-Logements a singulièrement souffert des intempéries ces dernières 24 heures. Routes bloquées, flaques d'eau et fange ressemblant à des sables mouvants ont caractérisé la vie des habitants qui se sont cloîtrés chez eux. K. REGUIEG-YSSAD