Le ministre de l'Intérieur s'est félicité du sursaut de la participation, estimant qu'elle réhabilitera les assemblées locales. Les élections locales du 29 novembre ont enregistré une hausse du taux de participation par rapport aux dernières législatives du 17 mai 2007. Malgré les intempéries, les électeurs se sont rendus aux urnes. Si les résultats préliminaires confortent la position du FLN qui a recueilli la majorité des voix exprimées avec des taux légèrement supérieurs à 30%, mais enregistre un léger recul, la surprise vient du FNA qui s'est hissé au troisième rang derrière le FLN et le RND, “damant le pion” au MSP. Cette surprise s'explique, selon Noureddine Yazid Zerhouni, qui a annoncé hier dans une conférence de presse ces résultats, non pas par adhésion idéologique ou politique au parti, mais plus par le fait qu'il s'est ouvert aux dissidents des autres partis en leur “offrant son sigle”. “Beaucoup de partis traditionnels ont vécu beaucoup de problèmes internes, il y eut des dissidents. Le FNA a eu l'intelligence de leur prêter son sigle”, a-t-il expliqué. Il est également à remarquer la remontée du RND qui consolide sa position de seconde force politique du pays. Malgré les quelques incidents, qui ont émaillé le scrutin dans des localités, incidents générés par des candidats déçus à la fin de l'opération et qui n'ont, selon le ministre de l'Intérieur, aucune incidence sur les résultats, il s'est félicité de la sérénité, du calme et de la transparence qui ont caractérisé le déroulement du vote. Si ce n'étaient les intempéries, le taux de participation serait plus élevé, a estimé M. Zerhouni qui a mis l'accent sur les conditions exceptionnelles de transparence de l'opération. Les observateurs, les représentants de parti ont suivi le scrutin depuis le début jusqu'au dépouillement. Et contrairement à son attitude vis-à-vis des partis au lendemain des législatives du 17 mai dernier, le ministre de l'Intérieur a félicité les partis qui ont fourni un grand effort pour sensibiliser les citoyens, mais aussi en élevant le niveau de leurs candidats et en renouvelant leurs listes. En effet, plus de 70% des candidats ont moins de 50 ans, 35% des candidats présentés par les partis ont un niveau universitaire et postgraduation. Ce qui eut pour effet, selon Zerhouni, de mobiliser les électeurs. Les partis ont mobilisé à la fois leurs candidats et leurs leaders pour “travailler au corps” un électorat indécis, méfiant et qui a exprimé au mois de mai sa désapprobation de la politique adoptée par les élus parce que non convaincu aussi par les programmes qui lui sont présentés. Le résultat de cette action est là : plus de 8 millions sur les 18 millions d'électeurs inscrits se sont rendus aux urnes. À la surprise des partis en lice préoccupés par la hantise de l'abstention. Pour autant, les élus ne sont pas libres d'exercer leur mandat dans un cadre juridique qui les empêche d'assumer entièrement leurs prérogatives. Sur ce plan, Yazid Zerhouni a émis l'avis de son département qui est pour une révision des attributions des élus locaux. “Nous sommes pour revoir les attributions et les responsabilités des instances locales élues. La nouvelle configuration devrait encourager l'APN à aller dans le même sens que nous”, a-t-il dit. Les députés, à la lumière des nouvelles donnes, devraient, selon lui, aller vers la révision des codes communal et de wilaya. Il en est de même pour la fiscalité locale. L'Intérieur et les Finances travaillent sur un projet qui sera soumis bientôt à l'Assemblée nationale, a-t-il révélé. Quant aux dettes des communes, le ministre rassure qu'elles seront encore prises en charge par l'Etat. Interrogé sur l'utilisation de l'image du nom du Président lors de la campagne électorale, M. Zerhouni a indiqué que la plupart des candidats ont dit vouloir appliquer le programme du Président. “C'est un signe de popularité”, a-t-il répondu souriant. En définitive, ces résultats tendent, selon Zerhouni, à réhabiliter les institutions élues et encouragent les élus à être plus audacieux dans les réformes des instances locales. Les résultats définitifs seront connus dans les 48 heures, alors que les candidats non satisfaits ont droit de recours auprès des commissions de wilaya présidées par les magistrats qui rendront le verdict cinq jours après. Djilali B. Lire tout le dossier en cliquant ici